lundi 28 décembre 2009

Catapulte

Je n'aime pas me relire, je trouve ça plutôt auto complaisant et comment pourrais je faire pour me détester si je me mets à apprécier ce que j'écris ? Cependant j'ai remarqué une chose: il fut un temps où j'étais presque drôle (dans ma conception des choses, il le faut le noter puisque je suis le genre de personne à connaitre plus d'une dizaine de blagues avec des pingouins dedans. ATTENTION: si VOUS connaissez plus de cinq blagues avec des pingouins dedans il faut sérieusement commencer à vous inquiéter légèrement de votre état de santé). Maintenant je suis juste déprimé et je fume de l'herbe en regardant des films censés me faire rire qui ne me laissent qu'un vague souvenir (ou me dépriment encore plus) ou en écoutant du folk aussi joyeux qu'un enterrement collectif un jour de pluie. Les documentaires animaliers me donnent presque envie de mourir et je mets à discuter avec une fille par sms qui écrit comme une adolescente pré pubère et, comme si ce n'était pas suffisamment déprimant comme cela, parsème tous ses messages de "lol" et autre "^^". Voila pour le passage humiliant et dégradant de l'article. "Minabilité" n'existe pas selon les dictionnaires mais si cela existait j'atteindrais un niveau plutôt conséquent dans ce domaine. Je vais finir par me retrouver complètement bourré devant des enfants de douze ans pour leur expliquer que la vie est merdique (et que par conséquent la leur le sera aussi puisqu'il n'y a AUCUNE raison que ces petits cons ne bouffent pas leur lot de saloperies), que les gens que vous aimez vous laissent tomber les uns après les autres, qu'ils devront s'éloigner de ces personnes par moments pour éviter de se cramer le cerveau (et s'ils veulent éviter de se retrouver au fond d'une cave sordide à renifler de la colle liquide bon marché dans un sac Lidl) parce que leur simple vue leur donnera l'impression qu'un sadique leur enfonce des clous rouillés dans la gorge et dans le cœur ET PAR CELA délaver toutes leur illusions enfantines (personne ne devient vraiment cosmonaute vous savez) si tout cela continue.

Comme il me reste un semblant d'estime pour l'intégrité de mon corps j'essaye de me sauver la vie en écoutant de la musique (oui on en est là) et l'album de Coconut Records est un premier pansement sur une plaie saignante en ce qui me concerne.

Coconut Records / Davy. Young Baby Records. 2009



Certes l'album date de Janvier mais je ne l'écoute vraiment que maintenant et c'est peut être pour le mieux finalement.

Je hais Jason Schwartzman: il est riche, beau, très bon acteur, possède un coté déprimé et charmant à la fois que je lui envierais éternellement, a des amis géniaux beaux et riches comme lui et comme si ça ne suffisait pas ce con (dans ma famille traiter quelqu'un de "con" n'est pas forcément péjoratif: le terme peut s'employer même quand quelqu'un fait quelque chose de réussi ou de drôle. Exemple: le chat pense vous attaquer par surprise en se planquant derrière la chaise alors que vous l'avez vu il y à déjà dix minutes, il vous saute dans les jambes quand vous passez à proximité de ladite chaise et vous allez raconter ce fait hautement banal a votre frère en disant: "putain le chat m'a refait le coup de la chaise, il m'a sauté en plein dans les jambes ce con là". bref...) est plutôt bon musicien. Sans être hautement révolutionnaire, ni grandiose le deuxième album de son groupe (au nom pourri, j'ai au moins ça contre lui: franchement "Davy", quel nom de merde! Si un nommé Davy lit cet article je suis désolé pour lui mais oui tu as vraiment un nom à la con, je ne t'en blâme aucunement mais c'est un fait.)est plutôt bon. Forcément c'est triste par moment (sinon je ne l'écouterais pas, soyons logique et cohérent de temps en temps) mais l'ensemble est plutôt joyeux et respire un certain optimisme. C'est surprenant mais j'avais presque oublié que la guitare folk et les pianos jouets pouvaient servir à faire des chansons qui ne vous donnent pas envie de vous pendre avec une ceinture (marron puisque c'est un fait universellement reconnu que ce sont les plus dangereuses, ou en tout cas cela devrait être attesté au plus vite par le communauté scientifique) à une poignée de porte. Pour tout dire ça sent un peu l'album style "je me suis fait larguer par une fille, elle a piétiné ce qui restait de mon cœur mais maintenant je vais mieux" mais ça me rassure de voir et d'entendre des gens souffrir avec moi. C'est peut être sadique dans un sens mais je m'en fout totalement.

Coconut Records: Microphone / Is The Sound Okay ?

jeudi 24 décembre 2009

Dans la vie ya pas que Noël, la philosophie et les études ya aussi les jeux de tir sur Internet, les jeux à gratter et le porno.



C'est Noël, la fête tout ça tout ça. Sauf que je n'aime pas vraiment Noël: le repas dure trop longtemps, les gens de votre famille avec lesquels vous avez très peu de contact durant l'année se sentent obliger de vous parler et cela plus ou moins longtemps selon leur taux d'alcoolémie, d'expérimenter au niveau culinaire avec souvent un résultat entre le "foireux" et le "on en a bouffé deux fourchettes on a gerbé", vos grands parents constatent que vous grandissez à grand renfort de "oooooh mais il a grandi" ou "qu'est ce qu'il est grand maintenant quand même"(en effet mais c'est peut être EUX qui se tassent aussi) et se mettent à vous posez des questions embarrassantes du style "elle va bien la fille avec qui tu étais la dernière fois ?" alors que vous ne vous en êtes toujours pas remis. Ajoutez à cela que vous passerez l'essentiel du repas à essayer de balancer des bouts de pain dans les verres des gens à table, attendrez des heures avant de recevoir des cadeaux dont vous savez DÉJÀ ce qu'ils contiennent et enfin que vous n'arriverez pas à dormir avant 4 heures du matin parce que votre oncle bourré ronfle.

AINSI le meilleur moyen de sauver son réveillon est encore de se coller un casque sur les oreilles et écouter les disques les plus barbares qui vous tombent sous la main (oui faut arrêter avec l'esprit de Noël: l'amour, la fraternité tout ça c'est des conneries, place au sexe violent, au sacrifice injustifié d'animaux domestiques et à la consommation abusive de cocaïne). "Marre du pinard, cette année jme la mets au sky" ce genre quoi.

Du coup ici deux enregistrements d'enfants possédés (je ne déconne pas, le disque s'appelle "Okkulte Stimmen: Trance, speech and direct voices") et un exorcisme pratiqué sur une certaine Annaliese Michel en Allemagne aux environs de 1976.

Voice from possessed children, January 1978

Possessed Children, February 1978

Exorcism carried out on Annaliese Michel

mercredi 23 décembre 2009

04h23


Maintenant 04h24...

Fall Of Saigon / So Long

Lisa Germano / Candy

The Delano Orchestra / And Now She's Gone

Maintenant 04h26

...

elle se reconnaitra

"J'ai les yeux pleins de brouillard, jsent la fumée, je sent l'alcool"

Un pareil article devait arriver, c'est une sorte de classique inévitable: je veux ici parler de l'article "j'ai des penchants musicaux honteux a priori mais qui sont en réalité totalement défendables" qu'on trouve à peu prêt partout. Ici donc nous allons parler de ... Joe Dassin.




Oui je sais ça fait frémir: on pense choucroute, costumes blancs qui brulent la rétine quand on les fixe plus de vingt secondes, Julien Clerc, Balladur, le pâté... enfin ce genre de conneries dans le style ce que la France à fait de pire. Toujours est il que Joe Dassin a enregistré en 1966 un album qu'on pourrait qualifier de tuerie si le niveau littéraire sur ce blog était aussi bas. En gros pour résumer un peu le disque Joe est tout paumé à New York, il se fait lourder, il se bourre la gueule comme un connard (en ce sens il me devient tout de suite plus sympathique), fume pire qu'une usine chinoise et écrit des chansons énormes. Ça passe par tous les stades: de l'errance avec déprime dans la ville et les transports en commun (encore une chose qui me le rend sympathique: je ne connais rien de plus déprimant qu'un train quand on vient sobrement de se faire foutre à la porte) aux différentes tentatives de réactivation de soi même (parce qu'être un zombie qui gave tout le monde ou qui chercher à éviter au maximum tout contact humain devient pesant au bout d'un moment tout de même). Tout ça dans un style jazz / folk complètement classe et à des années lumières des daubes pseudo symphonico-émouvantes qu'il fera plus tard. Si j'étais d'humeur tatillonne (notez ce que j'avais dit plus haut à propos du niveau littéraire) je pourrais dire que deux chansons sont relativement dispensables mais c'est Noël alors j'ai décidé d'être magnanime: j'ai déjà énormément de mal avec le chant en français alors me faire aimer plus de trois chansons du même album de pop française c'est un putain d'exploit digne de l'invention de la course en sac par un enfant tronc (enfin ça aurait été un pur exploit SI les enfants troncs avaient inventé la course en sac mais je crains que cette discipline n'ait pas de créateur clairement référencé en tant que tel).

Deux chansons en anglais donc (faut pas déconner quand même)

Joe Dassin : Kathy Cruel / Sometime Lovin

lundi 21 décembre 2009

Je ne sais pas faire de putain de best of !



Puisque tout le monde le fait cet article sera (oh surprise) une sorte de best of 2009. Histoire de finir l'année avec des albums sublimes pas assez (ou pas du tout) évoqués ici. C'est pas ça qui va m'aider à réviser pour mes partiels mais je dois dire que pour l'instant je m'en branle un peu vu que la perspective de mon dix neuvième anniversaire me déprime au plus haut point.

En vrac donc:

Bill Callahan / I wish I were an eagle.

Album sublime, une seule chanson traine un peu en dessous des autres mais ça reste du putain de haut niveau, pire que Tyson Callahan allume toute la concurrence en leur arrachant les deux oreilles. Pour le reste, respect éternel. Clôture sublime de l'album en neuf minutes (Faith/Void) d'une simplicité extrême et désarmante. Tu peux toujours essayer Bill fera toujours mieux.

Grizzly Bear / Veckatimest

Je déteste les gens qui qualifient un disque de "planant", ça fait tellement années 70 genre "waaah man je plane trop là". On dira donc qu'on a là un album comateux, beau et triste en même temps. Là aussi une conclusion parfaite avec "Foreground" ou la beauté de la simplicité.

The Jim Jones Revue / Jim Jones Revue + Here To Save Your Soul

Deux disque dans la tronche pour le prix d'un. Histoire de renouer avec mon passé garage sauvage aussi. Little Richards à la tronçonneuse accouplé sauvagement et à même le sol( par derrière sans protection bien entendu et avec un peu de gravier si possible) avec le british beat le plus sauvage (The Birds,The Attack ou les Creation quand ils s'y mettent à mort) les deux albums enfoncent les tympans à coup de marteau piqueur en forme de piano boogie.

Atlas Sound / Logos

Retour au comateux désespéré. De la lumière vive et blanche de tous les cotés, tout ça dans du formol bleu. Oui c'est incompréhensible. Inexplicablement beau en tout cas (et comme c'est bientôt Noël une petite session de rattrapage pour ceux qui seraient un peu congelés du lobe ici=). L'e.p promo sortit un peu après est du même niveau. Inutile de dire donc qu'il vaut mieux se jeter dessus comme un pigeon affamé sur un chesseburger oublié.

Chris Garneau / El Radio

Plus complet et instrumentalisé le deuxième album de Chris Garneau tape en douceur là ou ça fait mal. C'est mélancolique, ça en fait parfois des petites caisses mais tout se tient et à part une ballade dispensable ("Home Town Girls") on tient un truc presque parfait. Ça ne fait pas très pro d'écrire aussi peu sur un album que j'aime autant mais comme le Grizzly Bear j'ai énormément de mal à écrire là dessus pour certaines raisons indépendantes de ma volonté.

Emeralds / What Happened

Un disque de l'espace intérieur. L'après troisième guerre mondiale avec des truc en métal qui bougent de tous les cotés (un peu façon Guerre des Mondes ce genre de merde) presque au ralenti mais avec précision. A écouteur seul au casque et aussi raide qu'un ministre de l'intérieur.

Pink Mountaintops / Outside Love

Dans le genre "je veux tes amis" les Pink Mountaintops tapent le haut niveau: du featuring avec Godspeed You Black Emperor, Bonnie Prince Billy et d'autres du même genre. Après "Axis Of Evol" puant l'acide lysergique à plein nez on se tape l'album de la gueule de bois semi comateuse gerbante du lendemain. Mais comme ce n'est pas à VOUS que ça arrive vous y trouvez un certain plaisir.

Tom Waits / Glitter and Doom

J'avoue avoir détesté à la première écoute: Mr Waits se prenant un peu pour un ogre et ses musiciens se croyant parfois dans Kool & The Gang. Et puis sans savoir pourquoi on relance et on tombe sur le medley (rien que d'écrire le mot ça fait froid dans le dos et pourtant...) qui ouvre le disque "Lucinda / Ain't Going Down" et on se prend un tronc d'arbre dans la gueule. Quelques trucs mal adaptés (je ne lui pardonne toujours pas ce qu'il a fait à "Such A Scream") mais à coté de ça il y à "Singapore", "Get behind The mule" ou encore "Make it rain" et c'est le genre de trucs qui suffit des fois.

Timber Timbre / Timber Timbre

Du folk bizarre et plus sombre que le trou du cul d'un cheval (je viens de remarquer que le niveau de vulgarité atteint ici diminue sensiblement, je me dois donc de relever la barre par moment) enregistré dans une cabane toute pourrie. Rempli de moments de grâce, le son s'avérant finalement grandiose et sans déchet. On a l'impression d'entendre le bois pourrir, la mousse envahir lentement les arbres et la nuit glaciale tomber sur la forêt.

En vrac en plus: Bibio (Ambivalence Avenue), Jogger (This Great Pressure),Why ? (Eskimo Snow), The Delano Orchestra (Will Anyone Else Leave Me ?), Sufjan Stevens (The BQE), Au Revoir Simone (Still Night, Still Light) Simon Finn (Rat laughs, mice sings) et tous les autres trucs dont j'ai pu parler ici.

et puis mini cadeau soit deux titres de la réédition du chef d'œuvre de Spiritualized (Ladies and Gentlemen We're floattng In space) et un extrait de l'album (instrumental, il ne s'est pas trop fait chier quand même) de Noël de Jason Lytle (le petit mec de Grandaddy, notez le double jeu de mots):

Spiritualized: Ladies And Gentleman We Are Floatting In Space / Broken Heart

Jason Lytle: Last conversation in waltz time

dimanche 20 décembre 2009

Culturellement overbooké



"Max et les Maximonstres" c'est un peu le bouquin en tête de mon top 5 d'enfance (avec donc "Bonsoir Lune", "Le voyage d'Oregon", "Teuteu et Zeuzeu" et "Mitch") bien que les positions dans ce classement varient régulièrement. Dire ça maintenant évidement fait un peu con vu que c'est un peu de bon ton mais je n'en ai strictement rien à foutre. C'est aussi le film que je veux voir depuis des mois et j'ai même dit à E. que je flippais juste avant d'entrer dans la salle. Et puis finalement c'est le film qui entre direct dans mon top 5 cinéma de 2009. J'aimais déjà la b.o (surtout pour la reprise quasi parfaite de Daniel Johnston alors que je n'aime pas trop Daniel Johnston en temps normal)et puis finalement le film m'a tué (oui c'est plat, très con et peu argumenté mais je n'en ai rien à branler puisque c'est toujours VOTRE problème si vous ne l'avez pas vu). S'il n'y avait pas eu les deux gamines devant avec leur cheveux en l'air à cause de l'électricité statique et le fait que Carol soit doublé par l'acteur principal des Sopranos je crois que j'aurais pu chialer comme un con mais j'ai pour une fois fait preuve de dignité et de courage d'autant plus que j'y suis allé accompagné. Je vais donc retourner le voir pour chialer tout seul. En sortant du cinéma il neigeait.

mardi 15 décembre 2009

I'LL BE BACK... (soon)




... et avec des disques, des trucs oubliés et des tas d'autres trucs en forme de chaussette radioactive sur un réacteur nucléaire. En attendant réfléchissez au meilleur moyen de coller une branlée à une mouette, je vous assure que ça vous occupera. Mes doigts sont en train de gentiment se transformer en Mr Freeze peu appétissants alors je crois que je vais m'arrêter là pour le moment, c'est à vous dégouter de faire des blagues de merde tout ça.

Et puis ça avant Noël ça me semble pas mal.