mardi 21 avril 2009

Des chaussettes Lucky Luke peuvent vous valoir les compliments d'une rock star

Roses Kings Castles Caf&diskaire, Lille

J'aurais du écrire sur le Caf&diskaire depuis des mois cependant j'ai toujours un problème lorsqu'il s'agit d'écrire sur des gens que je connais personnellement et sur des lieux que je fréquente régulièrement,une sorte de blocage bizarre mais persistant. Ecrire sur Black Sabath ou Simon Finn ne me dérange aucunement mais quand il s'agit de faire une review du concert (pourtant excellent) des O Folk Brothers au Drugstore je perds tous mes moyens comme un joueur de bowling un peu stressé dans un championnat important ou comme un enfant catcheur semi professionnel apercevant ses parents dans la foule.

Un showcase de Roses Kings Castles le lendemain du concert de Peter Doherty au théâtre Sebastopol c'est presque du suicide pour quelqu'un qui comme moi déteste les faux Libertines de 15 ans et les jeunes filles qui ne rêvent que de toucher la main (remarquez mon élégance, je n'ai fait aucune allusion scabreuse) d'un membre des Babyshambles. Je me suis donc professionnellement jeté dans la gueule du loup parce que 1: j'aime le Caf&diskaire et les personnes qui fréquentent ce lieu et 2: l'album des Roses Kings Castles est bon (certes ce n'est pas un chef d'œuvre mais pour un type qui à la base est batteur je trouve cela tout à fait honorable). Qu'on ne me prenne pas pour un fanatique: si l'album ne m'avait pas plus je ne serais jamais allé à ce showcase, je ne vois pas l'intérêt d'aller voir un concert pour tout simplement dire qu'on y était et c'est sans doute pour cette raison que je n'irais jamais voir les Rolling Stones en concert. M'attendant au pire j'arrive donc une heure en avance afin de pouvoir boire une bière tranquillement sans me frayer un chemin entre les filles de 15 ans et les types à chapeau et il y à finalement peu de monde devant le magasin. Je commande donc une bière et discute avec K. et A. de la séance de dédicace de Peter Doherty la veille. 14h (j'aime être précis, ça me donne l'impression d'être sérieux) Adam Ficek arrive en taxi et à ma grande surprise personne ne lui saute dessus en hurlant. Seconde surprise: il jouera sans sonorisation. Première chanson "pour s'échauffer" puis il invite le public à boire un verre puisque le concert ne commencera pas avant une demi heure. Profitant de ce court répis je me jette sur les cassettes tel un faucon une souris écrasé. J'en achète deux,les fait dédicacer (je demande toujours une dédicace, même quand j'achète un cd à mes amis) et je pris pour que M. n'ai pas l'idée de m'en acheter une à Londres. Je sors fumer une cigarette et rentre juste à temps pour m'asseoir juste devant alors que le concert commence. Je dois avouer que je ne me souviens plus de la première chanson, ni de l'ordre des autres d'ailleurs. Le concert se déroule bien: Adam oublie les paroles, regarde et apprécie les photos de la fille assise à coté de moi (qui se rougira subitement et dira toute heureuse à sa voisine "t'as vu il kiffe mes photos !" :sans vouloir juger quoi que ce soit je pense qu'il à juste dit ça pour être gentil), oublie à nouveau les paroles,regarde au dos de son album quelles chansons il n'a pas encore joué,dit à K. qu'il aime ses chaussettes Lucky Luke (et là je suis sur qu'il ne mentait pas puisque ses chaussettes étaient ROUGES). L'enchainement des titres "Sparkling Boots", "Burn Your Town Down" et "never certain" me convient parfaitement puisqu'il s'agit des trois chansons que j'apprécie le plus sur l'album de Roses King Castles. Sans être révolutionnaire ni fulgurant le set est agréable et les 40 minutes passent relativement vite. Pas de rappel puisque le monsieur doit prendre un Eurostar. Je m'en vais après avoir rapidement parlé de moustache avec A. et K. et d'adolescent perturbés avec K. et E. Il fait beau, il fait chaud,j'ai soif et "Run and Hide" ne veut pas me sortir du cerveau. Je pense que c'est ce qu'on appelle une bonne journée.

dimanche 19 avril 2009

Derrick, tyrannosaures et folk

je suis plus que fatigué: mes yeux sont cernés pire que ceux de Derrick après une semaine de fêtes violentes à base de cognac et Kurrywurst,je tiens un mal de crane digne d'un lendemain de cuite féroce avec des tyrannosaures et toutes mes articulations sont douloureuses un peu comme si j'avais passé le mois dernier à jouer au football américain avec des gorilles sous stéroïde. Pourtant je n'arrive pas à dormir et cela pour une raison simple: j'attends de recevoir un mail tout en étant certain que je ne le recevrais pas ce soir. En attendant j'écoute de la musique...

Ainsi Miss Mary Mack ,découverts grâce à Leo88man, un album à venir (au début du printemps) et donc plus de détails plus tard. en attendant vous pouvez toujours prendre la peine de cliquer sur le lien et d'écouter.

Et ensuite Leo88man (si le nom vous rappelle quelque chose c'est que j'en ai parlé juste avant), deux nouveaux titres parfaits ("Focus","Lock Groove") et je tiens à affirmer publiquement que "Lock Groove" vient d'entrer au panthéon de mes chansons préférées de tous les temps, sans savoir pourquoi cette chanson me donne envie de mourir et de vivre comme un chacal sur le bord d'une route. Je pourrais tout aussi bien bouffer du bison ce serait la même chose...

Bealdo

mercredi 15 avril 2009

Les hommes avec les genoux pétés peuvent aussi faire de la bonne musique



Il ne faut jamais renier son passé musical (à moins que celui ci implique divers groupes de death metal aussi inconnus qu'atrocement mauvais comme c'est le cas pour moi)et je ne plaisante pas en disant cela: avant d'écouter de la pop élisabéthaine des années 60 ou de la musique concrète j'étais un fanatique de garage rock. Mes gouts étaient alors assez discutables puisque plus le groupe jouait vite et bruyamment plus je le trouvais exceptionnellement bon. Du moment qu'un groupe sonnait comme une charge de bison au milieu d'un régiment de l'armée américaine tout me semblait parfait. Je suppose que j'ai du finalement me lasser de tant de décibels ingurgités à un volume assez inhumain mais malgré cela il y à un groupe que je n'ai jamais cessé d'aimer: The Hunches. Ils étaient, parmi la multitude de groupe que j'aimais, les plus bruyants et ceux qui jouaient le plus vite (parfois le plus faux également). Après des rumeurs de séparation (le chanteur s'étant pété les genoux sur scène et certains membres étant parti fonder The Hospitals) le groupe à finit par sortir un nouvel album. Le garage rock est souvent assimilé à un genre musical crétin,facile et régressif (un peu comme le death metal). Pour avoir passé plus d'heures que n'importe quelle personne normalement constituée à en écouter je affirmer qu'un tel jugement est totalement simpliste et faux: ces personnes utilisent ces termes pour définir le mauvais garage rock. Pour preuve cet ultime album des Hunches. La formule "on met de la fuzz partout (même sur la basse), le batteur tape le plus fort possible et si le chanteur arrive à faire sortir ses cordes vocales de sa gorge on tient le morceau du siècle" à été judicieusement abandonnée (puisque même si le succès n'est clairement pas le but du groupe il faut bien évoluer de temps en temps)et l'album est finalement le meilleur disque garage de 2009. Le premier morceau du disque sonne comme un rhinocéros bourré tanguant dans les rues à la recherche de bières (et je suppose que tout le monde s'est un jour senti comme ce rhinocéros,ce morceau est donc fait pour vous) et il n'y a jusque là rien d'anormal: on retrouve le groupe de gibbons sous speed que l'on connaissait. Puis vient le troisième morceau: "Not Invented" qui est une chanson pop (OUI avec des harmonies vocales et des arpèges de guitare et presque pas de distorsion, pour vous donner une idée du changement c'est un peu comme si les Beatles étaient partis dans un trip sado maso et avaient décidé de jouer en costume de cuir clouté sur scène). L'album prend alors un autre tour et les Hunches sonnent comme le Velvet Underground de 2009 (écoutez "Fall Drive" et vous comprendrez ce que je veux dire)mais un Velvet d'après la guerre, un groupe qui rampe sur ses genoux sanguinolents et crachant ce qui lui reste de sang (j'aime les images épiques pour définir la musique que voulez vous...). Vos parents et votre copine apprécieront...

The Hunches: Exit Dreams, In The Red Records (2009)



The Hunches: Ate my teeth/ Fall drive

Bealdo

dimanche 12 avril 2009

Cheerios et THC artificiel


Après avoir longuement hésité à écrire un article vantant les mérites que peut avoir l'écoute de l'intégrale de Tricky raide défoncé ou pourquoi regarder un documentaire animalier stone comme une bête peut être une expérience gratifiante (la nature vous parait harmonieuse et les animaux sympathiques même les plus vicieux d'entre eux) je me suis finalement rappelé que le but était ici de parler de musique ou de culture (au sens très large du thème car oui les films de zombie font aussi parti de la culture) et que mes expériences avec le THC intéressent finalement assez peu de monde.
A mon sens une matinée réussie comprend un réveil à base de musique expérimentale ou de Black Sabbath (écouté à un volume où toutes autres oreilles que les vôtres imploseraient immédiatement): dans les deux cas ça vous remet le cerveau en place surtout lorsque le gin bu la veille se fait sentir dans votre pauvre crane douloureux. Ainsi l'album "The Evening Descends" des Evangelicals se retrouve à hurler dans la pièce et on ne peut s'empêcher de penser que les membres d'Animal Collective aurait du écouter ce disque avant de composer leur infâme "Merriweather Post Pavillon". Le rapprochement est facile à faire puisque les deux groupes sont américains,pratiquent tous deux une musique parfois considérée comme "difficile" et les voix des chanteurs sont très similaires. Cependant Evangelicals est un groupe qui sait composer de vrais chansons sans se réfugier derrière un mur d'écho ou de claviers 80's dégoulinants pire qu'un hollandais au soleil. L'ensemble donne l'impression d'un voyage dans l'espace à bord d'un vaisseau tournoyant autant qu'un morceau de viande dans un mixer: les guitares explosent en éclairs verts et violet, les claviers font imploser des étoiles de tous les cotés et le chant satellite l'ensemble. Des moments de répit histoire d'admirer la vue par un hublot dégueulasse ("Snowflakes") et le vaisseau reprend son rythme sauvage ("How Do You Sleep?") pour atterrir magistralement grâce à un final parfait ("Blodstream"). Un rodéo défoncé de l'espace en somme et c'est exactement ce dont VOUS avez besoin.

Evangelicals: The Evening Descends, Dead Oceans (2008)

j'en profite pour placer un bref passage sur Micachu, comme quoi un groupe qui cite Harry Partch comme principale influence ne peux pas être mauvais.

Evangelicals: Stoned Again/Snowflakes

Bealdo

mardi 7 avril 2009

Parfois je suis un adolescent régrèssif...


...Je l'avoue. Cependant la perspective de voir une bande de jeunes norvégiens blonds comme les blés déchiqueter à la tronçonneuse ou avec divers objets de jardinage des nazis zombies sur fond d'hymne à la joie et de metal du grand nord peut m'emplir de joie au point de m'empêcher de dormir. J'ai donc pris sur mon temps de sommeil pour visionner ce possible chef d'œuvre venu du grand froid. Le fait que les zombies soient nazis ne change finalement pas grand chose à l'histoire puisque ça reste des zombies comme tous les autres mais ils sont finalement plus brutaux,plus sadiques, plus forts et plus méchants parce qu'ils étaient nazis avant vous savez. D'habitude je compatis avec les zombies,certains me sont même sympathiques: je pourrais même dire que je les trouve apathiques et cools mais ici il y à un problème puisqu'il m'est impossible de ne pas cautionner le massacre sauvage (et absolument pas gratuit: il faut bien sauver ses organes internes tout de même) de morts vivants aux idées fascistes. Leur massacre est donc doublement nécessaire et/ou utile si vous suivez la logique. Une fois les problèmes moraux mis de coté on peut commencer à s'intéresser au film en lui même et si ce n'est pas un chef d'œuvre il reste divertissant et parfois très drôle (si voir une jeune fille éclater un corbeau dans un arbre ne vous fait pas rire c'est VOUS qui avez un problème). Finalement je ne peux m'empêcher de remarquer que la tronçonneuse est finalement assez peu utilisée: alors est a cause du prix exorbitant de l'essence ou juste parce que c'était trop efficace et donc trop FACILE pour les deux blaireaux sur la banquise de s'en sortir vivants ? Les ressorts scénaristiques des survival m'apparaissent plus complexes de jour en jour... La crise économique touche même les films d'horreur pour ados, on en est la.

Osez me dire que ça ne vous fait pas envie

Bealdo

Découvert grâce à Lethal Journal (cf liste de blog)

vendredi 3 avril 2009

Jesus died for somebody's sins but not mine (tu m'étonnes)

Que les choses soient bien claires: je hais les témoins de Jéhovah,les mormons ou les messages de type "JÉSUS REVIENT (attention à ton cul vil pécheur)" de toute sortes. Cependant il me faut concéder une chose: Jésus est bien redescendu sur Terre, il a même sorti deux albums: l'un en 1970 et l'autre en 1971 sur le label Deram (label ayant sorti les premiers albums de Bowie, The Move, Egg ou encore.. Whistling Jack Smith comme quoi ce blog est plus cohérent qu'il n'y parait)et a disparu de la circulation ensuite (mis à part une apparition exceptionnelle sur scène avec Wilco en 2007). Le premier de ces deux albums sobrement intitulé "Bill Fay" et présente le musicien en train de fumer une clope debout sur un lac sans se soucier (apparemment)des lois élémentaires de la physique, de la poussée d'Archimède ou ce genre de conneries. L'album s'ouvre sur le titre "Garden Song" qui n'a en soit rien de mystique, Fay parle juste de se planter dans le jardin entre les poireaux et les pommes de terre quoi que cela puisse signifier. L'album sonne comme les albums Immediate (label dont je ne cesserais jamais de répéter qu'il est l'un des meilleurs qui ai jamais existé) avec des cordes,des cuivres et du clavecin. cependant "Bill Fay" est plus qu'un excellent album de pop élisabéthaine façon Billy Nichols ("Billy Nichols") ou Del Shannon ("Home and Away"): derrière la luxuriance des arrangements on sent clairement que le types est perturbé puisqu'on y parle des poulets riants dans des poubelles noires ( "We have laid here"), de soleil qui disparait ("The Sun is borded") ou de rivières empoisonnées ("Methane River")... A l'évidence il y a donc un problème et l'album suivant confirme cette impression. La pochette présente tout d'abord un homme méconnaissable: un mélange raté de Jim Morisson période L.A Woman et du clochard typique que l'on trouve au coin de la rue. cette fois ci la première chanson de l'album est hautement symbolique puisqu'il s'intitule "Omega Day" (l'alpha et l'oméga ce genre de conneries si vous n'avez pas saisi). On parle ici du retour du Christ ("Till The Christ Come Back") mais en attendant de revenir celui ci doit mourir (et logiquement ressusciter) et cela semble être le thème principal de "Time Of The Last Persecution" (le titre me semble équivoque). L'orchestration est sobre (piano,guitare et batterie) et l'ensemble est bien plus violent (les démos de l'album sonnent comme du "Raw Power" trois ans avant). On ignore ce qui est arrivé à Bill Fay entre l'enregistrement de ces deux disques mais le second semble nous présenter un homme un train de se vider lentement de son sang dans le caniveau. Tout au long des 39 minutes et 20 secondes qui composent le disque on sent littéralement l'homme chuter et c'est assez sublime. La logique peut paraitre tordue je l'admet mais j'ai tendance à assimiler les chansons tristes à la beauté la plus pure. Cependant j'aime cet album passionnément et je suis sur que ce n'est pas du au fait que lorsque je l'écoute j'ai l'impression d'entendre un type souffrir atrocement: il y a quelque chose de profondément touchant derrière,quelque chose qui touche tout le monde (du moins je le pense). De plus Bill Fay n'est pas mort et c'est parfait ainsi.

Bill Fay: The Sun Is Bored ("Bill Fay" 1970)
Laughing Man ("Time Of The Last Persecution" 1971)



Bealdo

Ps

J'ai foiré un truc avec mediafire et du coup tous les fichiers se retrouvent dans le même dossier, je réorganise ça bientôt

pardon


Bealdo

jeudi 2 avril 2009

01h55

Je n'arrivais pas à dormir alors j'ai décidé de faire une playlist,une playlist qui parle de la nuit,c'est logique...
Et comme je suis tout de même fatigué je ne fais des playlist que de 5 chansons.

1.Night Out For The Downer: Damien Jurado
2.Night: Bill Callahan
3.Sleepy Town: Jim White
4.Friday Night : Dennis Wilson
5.Goodnight Stan: Bill Fay


Plus de précisions sur Dennis Wilson et Bill Fay prochainement (pour le reste il ne semble pas utile de rapeller à quel point j'aime Bill Callahan et ni Jim White ni Damien Jurado n'ont sorti d'albums récemment ...)

et la playlist est ici


Bealdo