jeudi 25 mars 2010

Philosophie * Café *La notion de cool dans le folk* Calamar colossal

Et toc on a dépassé le stade des 90 post et dans 5 jours ce blog aura un an. Ce simple constat me met dans un état de déprime difficilement concevable mais il y à un an les choses étaient plutôt différentes (outre le fait que je ne savais pas quoi faire de ce blog à part poster des vidéos plutôt drôles). Je ne vais pas partir sur un espèce de discours de merde concernant le temps qui passe à une vitesse hallucinante et comment les choses tournent toujours mal en définitive parce que c'est pour les vieux. Je vieillis trop vite.

Et du coup je bois du café en enchainant les clopes pour me forcer à écrire un article sur le dernier Bonnie Prince Billy. Sans être un véritable fanatique du petit barbu (et chauve mais avant ça il devait être un peu roux, ce mec est un cumulard) je dois bien admettre que "I See A Darkness" fait partie de mes 50 albums préférés des années 90-00 et deux des chansons de cet album figurent dans mon top 30 "chansons pour se mettre une balle dans la bouche", ce qui est plutôt un exploit.


Bonnie "Prince" Billy & The Cairo Gang. The Wonder Show Of The World. Drag City




Je n'ai jamais compris pour ce mec avait collé un "Prince" au milieu de son nom. J'imagine que ça doit avoir plus rapport avec la notion de "nom qui sonne cool" plutôt qu'avec le nabot poilu en chaleur mais j'ai du mal à lier la notion de folk avec la notion de "cool". Pour moi un barbu à bonnet et guitare toute pourrie n'est pas cool, pas plus qu'un mec à basket fluo et mèche fan de Yuksek ceci dit mais tout de même "folk" et "cool" ressemble dans mon esprit à une mauvaise association d'idée. Un peu comme mettre "pacifique" et "calamar colossal" dans la même phrase.
Contrairement à ce que l'on peut penser le calamar colossal n'est pas de la même famille que le calamar géant, ils sont plutôt rares et chassent dans la position dite du "cacatoès". Une fois leur proie attrapée ils la déchirent en tas de petit morceaux de merde ,comme un enfant le ferait avec un bn, et cela est du au fait que leur œsophage (de 10 millimètres de diamètre) se situe dans leur cerveau, de trop grosses bouchées pourraient entrainer des lésions cérébrales. Du coup les autres ne déconnent pas trop avec lui parce que ça reste un animal foutrement imposant (les seuls qui osent s'en prendre à son cul de calamar font partie du genre d'animal avec lesquels PERSONNE ne déconnent).
Tout ça pour en venir au fait que Bonnie Prince Billy est un peu un calamar colossal du folk. Je ne suis pas sur qu'il chasse dans la position du cacatoès et son œsophage n'est vraisemblablement pas situé dans son cerveau mais ça reste un type foutrement imposant. Un peu comme Bill Callahan ,Drag City ressemble à Raw (Smackdown chie, je l'affirme) : les poids lourds de la discipline réunis, dans l'esprit. Les types capables d'aligner plusieurs albums de qualité, oscillant entre le "bon", "très bon" et "exceptionnel" sont plutôt rares aujourd'hui (je suis conscient qu'après ça on va dire que je suis un connard rétrograde et en un sens ça doit plutôt vrai).
Je me suis juré de me tenir et de ne pas déprimer après avoir écouté cet album. Je n'ai pas réussi: dès la deuxième chanson je me suis affalé dans mon fauteuil et me suis foutu une couverture sur la tête (sans explication véritable j'ai toujours besoin de me cacher la tête lorsque je déprime). Tel Bruce Wayne dans la Batcave j'ai donc entendu l'album résonner un peu plus loin dans le noir. Je ne sais pas ce que Bruce Wayne penserait de cet album mais je dois avouer que je le trouve très bon. Will Oldhman chante mieux ou en tout cas fait un travail superbe sur sa voix ("Merciless and Grace"), diversifie les rythmes et balance même des petits trucs chaloupés ("The Sounds Are Always Begging"). Un seul morceau un peu dispensable au milieu de l'album et puis vient "Where The Wind Blows", tout en silence, en retenue et en paroles sublimes. Le morceau monte lentement pour arriver une fin superbe qui ferait même chialer Éric Besson et l'album finit par choper l'auditeur façon cacatoès (sauf qu'ici vous n'êtes pas éparpillés en petits morceaux sanglants et lentement digérés à 2000 mètres de profondeur même si déprimer peut ressembler à ça parfois). Et du coup je pense sérieusement à lire "Moby Dick" (je n'ai jamais compris pourquoi ce titre ne faisait rire personne) parce que les cachalots bouffent les calamars et qu'il faut en maintenir quelque uns en vie, en tout cas tant qu'ils font des bons disques...

Bonnie "Prince" Billy : Teach Me To Bear You / The Sounds Are Always Begging

lundi 22 mars 2010

Le futur est une arnaque* Brontosaures* le sentiment de culpabilité à l'écoute de Motorhead

Il y a des jours où l'envie de ne rien foutre me paralyse complètement. Je me sens comme Han Solo dans son espèce de plaque de carboglace bizarre ou je ne sais quelle merde (putain c'est le futur et ce truc ressemble juste à un Macomoulage dégueulasse fait par un gosse retardé). Et puis d'autres jours je me mets soudain à m'énerver, à faire des trucs dans tous les sens parce que mon inactivité me déprime affreusement et me donne envie de m'exiler dans un coin polaire avec des grands prédateurs plus ou moins préhistoriques. Du coup je m'énerve contre un peu tout ce qui m'entoure et pour en faire quelque chose de productif j'écris des articles dans tous les sens.

Samamidon. I See The Sign. Bedroom Community




Passons rapidement sur la pochette, dégueulasse au delà du descriptible. Pour tout dire elle me fait penser aux Flandres. C'est presque aussi laid et plus gris mais l'idée est la même. Pour une raison obscure (impliquant du jambon grillé avec assez de sauce pour aider les dinosaures à s'éteindre une seconde fois)je suis allé dans les Flandres ce week end. Pour affronter ce qui allait être une journée sombre remplie de bières, de jeux en bois traditionnels (pendant que les parents se la collent comme des brontosaures qui n'ont pas vu d'autre liquide que leur urine depuis deux mois les gamins peuvent tenter de faire tomber des petites quilles de bois avec une grosse toupie merdique, c'est simpa), de vieux et d'orgues de barbarie géants (si Satan devait se trouver un Q.G sur Terre il choisirait surement le café des orgues)j'ai embarqué le disque de Samamidon. Un mec qui tourne avec David Thomas Broughton ne peut pas être mauvais. J'ai des principes et je suis toujours content quand ils me donnent raison. Et ainsi en regardant défiler la route je me suis collé le disque dans les oreilles pour couvrir le gruau qui dégoulinait de la radio de la voiture. Il y a des jours où j'aimerais avoir le permis juste pour pouvoir couper la radio, allumer des clopes avec l'allume cigare (ça donne un air sérieux), mettre "Ace Of Spades" à fond et me détester pour adorer cette chanson (particulièrement en voiture).
Samamidon fait du folk, c'est assez clair (il porte un chapeau de cow boy, joue du banjo et ce genre de trucs) et pourtant le titre qui ouvre "I See The Sign" ne ressemble pas à du folk. Ou plutôt ça ressemble à du folk vaudou expérimental et il y a même des synthés triturés bizarrement. Après avoir écouté ce titre une dizaine de fois je me suis dit qu'il serait pas mal, si je voulais avoir un truc un peu complet à dire sur ce disque, d'écouter le reste. Forcément j'ai du m'avouer dessus: Samamidon n'a pas pété un câble. Dit comme ça c'est sur ça peut paraitre un peu méchant de présenter les choses de cette manière mais il faut admettre que le premier morceau est très prometteur et que les autres ne lui ressemblent pas du tout. Le reste ressemble à du folk. Et le folk pur et dur m'emmerde (c'est une des raisons pour lesquelles je n'aime pas Dylan ou Woody Guthrie. Heureusement Samamidon sait écrire des chansons et sait les remplir de tonnes de trucs intéressants. On peut penser à Sufjan Stevens pour la profusion d'instruments (trompette, clarinette, violon...) qui reste gentiment derrière et sert très bien l'ensemble et un peu à Arthur Russel parfois même si je ne saurais pas dire pourquoi. Et surtout Samamidon à une voix, à moitié grave mais à moitié étouffée, qui rappelle Bonnie Prince Billy par moments (sans le coté nasillard)et qui donne à des chansons comme "Climbing High Mountains" tout leur sens. C'est en gros le genre de disque que j'emmènerais pour aller manger du maïs au bord de la rivière si j'habitais dans le sud des États Unis. En attendant ça je l'écoute comme un gros con dans le metro en me battant avec mon casque pour que le son passe des deux cotés (je déteste quand les casques se mettent à mal fonctionner: j'ai toujours l'impression qu'un rongeur se fout de ma gueule et me crache dans les oreilles)mais à coté de vivre dans un coin où les alligators sont en liberté (où du moins où ils sont tolérés) mon sort me semble presque enviable.

Samamidon: How Come That Blood / Climbing High Mountains

Jacques Derrida * Un proverbe stupide* la composition interne de Saturne* analyse du lien entre enfance et déterminisme sexuel

Je ne devrais pas écrire cet article pour la simple et bonne raison que je devrais me concentrer sur mon exposé à propos de la critique d'art au dix septième siècle. Ceci dit il me semble avoir fait une part raisonnable de travail et comme je dors assez peu j'ai tout le temps qu'il me faut dans la soirée pour terminer ça d'une balle dans la nuque, façon mafia. Et puis je dois bien l'avouer le sujet est assez chiant, qu'on me file un truc sur l'anthropophagie et je ponds un chef d'œuvre aussi épais qu'un annuaire (sans rapport avec les annuaires il est amusant de constater que les cannibales les plus célèbres sont allemands ou américains, je tente d'établir un lien entre ça et la consommation abusive de nourriture grasse mais ce n'est pas si évident que ça peut le sembler) et d'un niveau intellectuel à faire pisser Jacques Derrida dans son froc (je me suis juré qu'un jour je parviendrais à comprendre plus d'un de ses paragraphes)avec un peu de bave aux coins de lèvres et une légère érection.

Toujours est il qu'une fois de plus ce que je vais écrire n'a aucun rapport avec ce qui précède (ou tout au plus avec Fritz Haarman) et ça doit être pour ça que l'on ne me prend jamais au sérieux. Peut être aussi parce que l'on ne me fait pas confiance de manière générale ou que les groupes dont je parle ne sont pas assez connus. Ceci dit je ne parlerais pas du dernier MGMT ni du dernier Deftones et encore moins du dernier Scorpions. J'aurais bien voulu parler de l'album de Kevin Barker ("You & Me") parce que la pochette m'a (littéralement) fait pleurer de rire mais j'ai finalement réalisé que 1)personne à part moi n'allait trouver ça franchement drôle et 2) c'est un album de merde. J'ai finalement décidé de rester dans ma ligne éditoriale et comme un nouvel e.p de David Thomas Broughton est sortit... Comme aurait dit une vieille connaissance: "l'occasion fait le jambon" (je comprends pourquoi je ne parle plus à ce type).

David Thomas Broughton. Boating Disasters. Static Caravan




Définir la musique de David Thomas Broughton est un peu comme expliquer la composition interne de Saturne à un enfant de maternelle à la bouche pleine de chocolat (je ne comprendrais jamais pourquoi les gosses n'écoutent JAMAIS quand ils mangent) ou attendre de cet enfant qu'il vous foutes la paix après avoir vu pour la troisième fois la première demi heure de "Barbie et le château de cristal" (pour une raison obscure qui n'a sans doute rien à voir avec le cul les garçons entre 0 et 5 ans semblent apprécier ce film): il vaut mieux les coller devant "Cannibal Corpse" avec un beignet et passer à autre chose. On peut dire que David Thomas Broughton fait du folk expérimental à base de sample (de sa guitare et de sa voix) on ne sera pas beaucoup plus avancé. Comme je n'avais pas réussi à faire une chronique intéressante de son concert je pense que je n'arriverais pas à faire de chronique intéressante de cet e.p. David Thomas Broughton parle d'amour, de cruauté, de tristesse, d'excuses, d'ambiguïté... Rien de très original mais il fait ça avec sa voix de grand barbu fatigué, sur des textes parfois drôles mais souvent tristement réalistes et sur une musique qui n'appartient qu'à lui, pleine de samples, de bruits et d'oiseaux. Tout tient ensemble presque par miracle et on aboutit finalement à un bordel organisé qui serre souvent le cœur comme une éponge.

Pour preuve un extrait live de l'e.p avec 7 Hrz (avec qui David Thomas Broughton avait déjà réalisé un e.p assez exeptionnel)

David Thomas Broughton: Not So Cruel (Live at The Holy Trinity, Leeds)

lundi 15 mars 2010

Islande * Où l'on apprend des choses instructives sur les bonobos* Combat de Bite (au sens propre)

Je devrais commencer cette chronique en gueulant parce que j'ai perdu un lecteur (oui un sur quatre abonnés ça se remarque)ou dire du mal du dernier Gorillaz. Et ça tomberait plutôt bien puisqu'il s'agit en fait de la chronique du dernier Bonobo (prends la transition dans la tronche).

Bonobo. Black Sands. Ninja Tune



Je sens que je vais avoir du mal avec ce post. Il y a des choses dans l'univers dont on sait d'avance qu'elles finiront mal (une collaboration Francis Cabrel / Emminem par exemple ou dans le même ordre d'idée: une partie de cul entre un zèbre et un rhinocéros). Voila, trois lignes et une première digression vaseuse sur sexe entre animaux. Je suis prévisible mais Internet ne l'est pas. Une fenêtre pop up vient de s'ouvrir à l'instant et pour une fois on ne me propose pas de rencontrer des cochonnes de ma région mais d'adopter un gamin. Amazon se sent obligé de faire de la retape pour les orphelins et je ne comprends pas. Toujours est il que mon cerveau est cruellement englué dans une bouillie dégueulasse composé de réflexions sur les jardins à l'italienne, de théories sur l'adoption (quelque chose à voir avec les lunettes à monture d'écaille, les profs de français, les plantes vertes, la disponibilité de t shirt à rayures et les parquets en pin)et d'interrogations sur mon avenir. Je suis obsédé depuis une semaine par l'idée d'aller vivre en Islande et d'y peindre des bateaux. Il y a quelque chose dans cette idée que je trouve à la fois rassurant, plutôt déprimant (les bateaux me rendent triste quand ils ne sont pas en haute mer et quand ils sont en haute mer ils me font peur) et, quelque part, intéressant. Peut être qu'après tout je finirais par m'habituer à ce style de vie et finirait par y trouver un certain existentialisme. Et tout cela n'a rien à voir avec la musique de merde de Sigur Ros. A tout prendre je dirais que ça va chercher du coté des geysers. Toujours est il que je n'arrive pas à me sortir cette idée du cerveau et plus j'y pense plus elle me semble totalement géniale.

Si je parle de tout ça ce n'est pas pour cracher gratuitement sur les groupes islandais (il semble y avoir un rapport sournois entre l'Islande et l'electro/pop/ambient qui m'échappe) mais parce que la pochette du dernier Bonobo me fait penser à une version diabolique de l'Islande. Heureusement le mec ne s'est pas mis à l'electro pop, il continue juste de faire de l'electro (note à moi même, je me surprends: il y a un temps pas si éloigné dans le temps où je considérais que tous les gens qui écoutaient de l'electro étaient des hippies arrivés sur le tard qui auraient remplacé l'herbe par le tofu, la bouffe bio, les chaussures fluo et les coupes de cheveux de merde). Ça reste plutôt instrumental avec de temps en temps des voix de filles qui me font toujours penser à Tricky (de "Maxinquaye" plus particulièrement même si ça ne ressemble pas DU TOUT à Tricky) et finalement pas de grosses surprises. Je continue de préférer "Days To Come" parce que ça groove plus mais l'album reste totalement acceptable entre moments franchement bons ("Stay The Same") et d'autres un peu plus dispensables. L'ensemble tient quand même debout (HAHA COMME LES SINGES HAHA, ahem ... broum) et à cause de ma blague foireuse j'ai oublié où je voulais en venir.

Les bonobos sont des singes, qui vivent essentiellement dans la partie nord du Zaïre, et on estime qu’il n’en reste plus qu’une dizaine de milliers en liberté. Ils n’ont été identifiés qu’en 1929, car on les prenait auparavant pour des chimpanzés ; cependant, les deux espèces sont différentes : chez le chimpanzé, la peau du visage est claire ; chez les bonobos, elle est sombre. Comme tous les singes les bonobos ne font rien d'autre que de se branler et taxer des cacahouètes aux gros touristes néerlandais (je ne voulais pas attaquer les allemands, c'était trop facile). Il n'est pas encore prouvé qu'ils sont dangereux pour l'homme puisqu'ils n'ont pas encore compris comment se servir d'une arme. Le jour où ils feront cette découverte l'humanité pourra trembler comme Passe Partout devant un grizzly. La société des bonobos est égalitaire et paisible, et plutôt matriarcale. Le lien le plus fort est celui qui unit les mères à leurs petits, et cela toute leur vie. On a d’ailleurs également observé que l’infanticide, qui est très fréquent chez le chimpanzé, semble inexistant chez les bonobos, ce qui ferait de cet animal le seul sur la planète à ne jamais tuer ses petits. Les bonobos ne se reproduisent pas plus souvent que les chimpanzés : chaque femelle donne naissance à un seul petit, tous les cinq ou six ans. Mais, tandis que les chimpanzés ont une sexualité parcimonieuse, les bonobos ont, en moyenne, des contacts sexuels toutes les 90 minutes. Les femelles se mettent face à face pour se frotter mutuellement les organes sexuels et les mâles en érection se balancent dans les arbres et font de l’escrime avec leur pénis (véridique, hyper dangereux un pénis de bonobo d'ailleurs. Là ou certains utilisent l'expression "combat de bite" pour désigner l'habituelle surcompensation masculine en public, les bonobos la prennent au pied de la lettre et très honnêtement ça fait plutôt flipper). On ne peut pas dire que certains bonobos sont homosexuels (ce qui signifierait qu’ils ont une préférence) mais plutôt, comme le formule Frans de Waal, un savant néerlandais (comme quoi...) spécialiste des bonobos, qu’ils sont pansexuels.

Bonobo. We Could Forever / Animals


ps: j'agis aussi ici

vendredi 12 mars 2010

Rotary Club * Jacques Chirac * Ours polaires

Comme on pourrait facilement m'accuser de n'être qu'une grosse feignasse pour avoir reposté un de mes articles et de ne rien foutre ensuite voila de quoi vous calmer




Sunburned Hand Of The Man . A . Eclipse Records

Je n'aime pas trop lyncher en place publique les artistes que j'aime. Or Sunburned HAnd Of The man (et à partir de maintenant on dira "SHOTM") est un groupe que j'apprécie énormément. Si personne n'a jamais entendu ces deux chefs d'œuvre expérimentaux / drone / groovy / psyché (oui c'est un concept) que sont "Fire Escape" et "Headress" vous feriez mieux de vous jetez dessus plus rapidement qu'un singe affamé sur une corbeille de fruits du Rotary Club, c'est dire: en plus d'avoir des goûts artistiques de chiottes la nourriture qu'ils offrent est toujours d'une qualité plus que déplorable (on la situera sur une échelle entre "infecte" et "tiens ? c'est pas de la merde sur ton toast là ?"). Je me rappelle m'être odieusement tronché la gueule après un concert de musique classique organisé par ce club de merde et en toute logique je me suis jeté sur le buffet gratuit avec la voracité d'un grand prédateur préhistorique, pour finalement aller recracher tout ça un peu plus loin (les toilettes étaient beaucoup trop loin, c'était ça où perdre la sensibilité de mon palais à jamais). QUOI QU'IL EN SOIT le nouvel album de SHOTM est sortit il y à déjà un petit moment de cela et j'ai deux bonnes raisons pour ne pas l'avoir chroniqué plus tôt: 1) je n'arrivais pas à le récupérer, 2) j'avais peur d'être déçu. Le problème numéro 1 réglé (toujours traiter les problèmes dans l'ordre, j'ai appris ça récemment) le numéro 2 s'est posé avec un peu plus d'évidence. Parce que quand on lance "A" (avec sa pochette plus que moche) on tombe sur un truc totalement différent du groove monstrueux de "Fire Escape". Je dois même avouer que je me suis dit " Mais ? C'est de la musique de merde ?! On dirait de la minimale !" faute sans doute à des boites à rythmes bien plus présentes et utilisées de manière beaucoup moins inventive que dans les albums précédents. Et puis par respect pour le groupe j'ai relancé l'album et ce serait un mensonge digne de Jacques Chirac de dire que soudainement il m'a plu et m'est apparu sous un nouveau jour. Je n'aime pas tout mais je n'avais pas fait gaffe au morceau "Loft At Sea", glauque à souhait, plombé mais très rythmé et qui part d'un point inconnu de l'espace pour arriver jusque dans la tronche de l'auditeur. Bizarrement il n'y a que deux morceaux de 7 minutes (ce qui pour SHOTM équivaudrait à dire que les Beach Boys étaient un groupe de grindcore, soit un non sens total, une aberration encore plus incroyable que le plat national néo zélandais) et ce sont les meilleurs, les autres sont au mieux inintéressants et au pire chiant comme un ours polaire. L'image de l'ours polaire est intéressante (des fois je m'aime il faut le dire) puisque l'ensemble du disque donne un peu l'impression d'être paumé sur la banquise: la plupart du temps c'est plutôt chiant et il ne se passe rien (les pingouins sont des animaux fantastiques mais doivent être au quotidien plutôt énervants) et puis de temps un truc du style d'une aurore boréale (autant pour les clichés) arrive et on regarde ça avec des yeux un peu explosés, étonnés et fascinés en même temps.

Sunburned Hand Of The Man: Appollo Wind / Books Of Abillity

Comment jouer de la guitare avec un gode ? * Tristesse* Douste Blazy (en un sens)* Badminton

Ok ok j'ai déjà posté cet article ici mais je m'en branle, c'est mon article et j'en fais ce que j'en veux après tout.



Mon mécanisme émotif doit être détraqué. C'est en tout cas la conclusion à laquelle je suis arrivé après avoir regardé le documentaire "Anvil- The Story of Anvil". Pour résumer on peut dire que c'est une sorte de "Spinal Tap" mais en vrai et sans les concombres dans le fute (bien que le mec joue de la guitare avec un gode, chose qui m'a d'ailleurs laissé quelque part entre "admiratif" et "consterné"). Anvil donc est un groupe qui existe toujours aujourd'hui et qui a frôlé la gloire dans les années 80. Plus de vingt ans plus tard les mecs sont retombés dans l'anonymat et vivent de jobs miteux (même si n'importe quel job parait miteux en comparaison de rock star: on ne vous demande pas de vous lever tôt, on vous conseille d'agir comme un ado, de prendre toutes les drogues que votre métabolisme pourra supporter et de pratiquer le sexe avec des partenaires multiples. C'est quand même autre chose que de se taper la caisse au Shopi du coin). Suite à divers problèmes de management et de maison de disque les mecs n'ont jamais été payés et les premières images du chanteur en train de trainer ses cageots dans la neige m'ont plutôt foutu un coup au moral. Et ça va en empirant: une fan s'improvise manager et booke ("organise" dans le business de la musique, mais on aime mettre des mots anglais parce que ça fait tout de suite beaucoup plus pro) une tournée qui ressemble finalement plus à ce que Napoléon à fait en Russie (en gros se vautrer comme une grosse merde et bouffer des clébards pour survivre) qu'à une Blitzkrieg façon Panzer Division( soit: la mettre dans le cul à tout le monde façon fist fucking supersonique ). Malgré divers épisodes plutôt drôles, voir des mecs de cinquante ans à moitié dégarnis en train de jouer dans une salle qui peut contenir 10.000 personnes et où 174 péquenots tchèques se sont pointés ça fout les boules quoi que vous puissiez en penser. Le summum est atteint à Munich où le groupe joue devant 4 personnes (dont une assise). S'ensuivent une série de galères monstrueuses pour enregistrer le treizième album du groupe, d'autres plans qui foirent et des engueulades violentes entre les deux membres fondateurs du groupe.
Pour être totalement franc ce reportage m'a déchiré le cœur: voir la conviction inébranlable de ces mecs qui luttent pour le truc qui donne un sens à leurs vies m'a tué. Je ne dévoilerais pas la fin mais c'était trop pour moi et je me suis mis à chialer. Je peux sembler ironique (pour une raison obscure je ne suis jamais pris au sérieux) mais je peux jurer que je ne le suis pas un seul instant: ce documentaire m'a vraiment fusillé.

Alors une question se pose: comment en suis je venu à chialer sur un documentaire à propos d'un groupe, que je ne connaissais pas, de heavy metal (alors que j'ai toujours détesté ce genre de musique, à l'époque où mes penchants musicaux étaient plus que douteux je n'écoutais que du trash metal voir du black metal mais je ne faisais pas plus de concessions que ça parce que ça n'a jamais été mon genre) alors que je suis incapable de ressentir la moindre émotion devant des films considérés comme tristes (i.e "Billy Elliot", "Le secret de Brokeback Mountain", "Sur la route de Madison"...) ?
Je n'ai pas encore trouvé de réponse complète mais ça doit avoir avec le fait de se sentir perdu mais aussi avec celui que le chanteur à un regard à faire chialer Douste Blazy et que le badminton en extérieur est un sport qui m'a toujours semblé plutôt triste dans l'esprit (là il faut avoir vu le documentaire pour comprendre). En plus à coté de ça j'ai vu "It Might Get Loud" soit le rassemblement de trois gros guitaristes plein de thunes qui parlent de leur musique (de merde) en exhibant leurs collections de guitares et de pédales d'effet et ça n'a fait qu'augmenter mon sentiment que Jimmy Page était une baltringue, Jack White un blanc grassouillet tellement bloqué sur le blues qu'il n'arrive plus à composer quoi que ce soit d'intéressant et The Edge un tocard intégral qui comble le vide de ses compositions avec des effets façon Garcimore (il ne manque plus qu'une moustache en guidon de vélo et il sera bientôt capable de sortir un lapin de la caisse de sa Gibson acoustique à 2000$ ou des fleurs de son anus).

pour revenir à Anvil le trailer est là

Et puis j'ai aussi appris qu'au Maroc un mec s'était fait foutre en taule pour avoir enculé un coq. Il me semblait nécessaire de finir cet article sur une note vulgaire et gratuite, ma réputation est en jeu.

mardi 9 mars 2010

Utilité du poulet * Rhinocéros * Soupe de merde * Un parallèle intérèssant



The White Stripes. Under Great White Northern Lights. Warner / Sub Pop


Comme l'a dit une fois Nicolas Ungemuth à l'époque où je lisais encore Rock & Folk: "les disque live c'est comme le poulet ça ne sert à rien, un concert il faut y être". Je ne suis pas d'accord avec tout ce que Nicolas Ungemuth écrit et encore moins quand il dit que le poulet ne sert à rien (bien que ça soit un animal plus dangereux qu'il n'y parait, le poulet à totalement son utilité et parfaitement le droit d'exister) ceci dit sur le principe je suis plutôt d'accord: les chansons sont les mêmes que sur disque sauf que les mecs parlent entre les morceaux pour dire que c'est cool d'être ici et les gens applaudissent à la fin (il et vrai que ça ne sert pas à grand chose d'applaudir à la fin d'une chanson sur cd ceci dit). Ce qui fait qu'un concert est mieux qu'un disque est que les mecs sont juste devant et qu'ils jouent plus fort. Je suppose que ça a aussi à voir avec l'"ambiance", la sueur et les gens qui hurlent dans vos oreilles déjà soumises à rude épreuve.

En plus je ne suis pas particulièrement fan des White Stripes, je leur ai toujours préféré les Dirtbombs, les Hentchmen ou les Clone Defects (pour ne citer que des groupes garage de Detroit) bien meilleurs à tout point de vue. De plus la combinaison guitare / batterie m' a toujours paru un peu faible et plutôt limitée musicalement (surtout quand on joue aussi mal que Meg White). Ceci dit par curiosité (et par nostalgie d'une époque où je ne connaissais foutrement rien au rock garage et où mes cheveux étaient beaucoup trop longs pour être pris au sérieux) j'ai écouté ce foutu live au titre rappelant le titre d'un autre de leur live ("Under Blackpool Lights"): "Under Great White Northern Lights". Pour être totalement honnête je dois dire que j'ai tout d'abord était surpris: "Let's Shake Hands" qui ouvre le disque (on passera sur l'intro dégueulasse avec des cornemuses, j'ai toujours l'impression que les mecs qui jouaient de cet instrument soufflaient dans le cul d'un mouton mais c'est un autre débat) m'a un peu laissé sur le cul, le son est crade comme il faut, c'est joué vite et correctement et pendant deux minutes on y croit. Le problème c'est qu'après ça tout part en couille: Jack White semble suer sur scène comme un rhinocéros pris au piège, sa voix se casse comme celle d'un jeune garçon qui vient de découvrir les atrocités que vont subir son corps pendant cette période douloureuse qu'est l'adolescence et Meg White comme à son habitude cogne sur sa batterie comme un enfant obèse sur un pot de Nutella réfractaire à toute tentative d'ouverture (je remarque que je suis particulièrement acerbe avec Meg White qui ne le mérite pas totalement puisqu'elle possède une des plus belles paire de seins de toute l'histoire du rock). Pire que tout: le groupe se répète, joue les mêmes chansons depuis la tournée "Get Behind Me Satan" (en gros) ce qui inclue leur reprise de Dolly Parton ("Jolene", ici dans une version plutôt cool il faut le reconnaitre mais aucun effet de surprise et "I just don't know what to do with myself") déjà enregistrée sur le live précédent et manque cruellement d'énergie. Les solos se ressemblent à peu près tous, Jack White payant ses kilos en trop se retrouve à la ramasse sur les aigus et les sons de clavier font penser à un Rick Whakeman (la vidéo prend tout son sens aux alentours de 25 secondes) en train de se faire violenter sexuellement par un gorille en rut. Le groupe termine sur un "When I Hear My Name" plutôt bon mais qui ne fait pas oublier la soupe de merde qu'ils nous ont servi avant (oui je suis humain, je n'en peux plus de "Seven Nation Army" et l'étirer sur cinq minutes ça ressemble à du sadisme).
Quand j'y réfléchis les White Stripes sont un des groupes que j'ai le plus écouté quand j'étais plus jeune et aucun de leur morceau ne me rappelle quoi que ce soit qui me soit arrivé. Je lie toujours la musique à des gens, des situations et ici je n'y arrive pas, ça s'apparente un peu à regarder une photo d'une ex dont on ne se souvient plus: on éprouve aucune émotion et on se demande comment un jour on a pu ressentir des choses pour cette personne. Je ne fantasme même plus sur ce que peut contenir le t-shirt de Meg c'est dire...

The White Stripes : Let's Shake Hands / When I Hear My Name

samedi 6 mars 2010

Mobylette * Tirer sur des opposums * Scooter et érections



Black Rebel Motorcycle Club - Beat The Devil's Tatoo. Echo /RCA


Le Black Rebel Motorcycle Club (et à partir de maintenant on dira "BRMC" parce que c'est le matin et que mes doigts sont plein d'arthrose le matin, j'ai beau les faire craquer dans tous les sens ça ne marche pas terrible et je sens que ça va être un de ces matins où je mets finalement la journée pour émerger du brouillard de substances diverses qui engluent mon cerveau) est surtout un rappel de la seconde pour moi, voir de la troisième ce qui est, à tout prendre, bien pire en fait. C'est un triste rappel de l'époque où mes cheveux descendaient BIEN EN DESSOUS de mes épaules et où je portais un Perfecto. A l'époque je retapais une mobylette que je peignais en noir (parce que c'est la classe) et je rêvais d'écouter le BRMC lancé à fond (i.e 25km/h) avec cette daube sur deux roues. Avec "Howl" les mecs ont réussi à me donner envie d'émigrer dans le sud du Texas, de boire du whisky bon marché toute la journée et d'acheter un flingue pour tirer sur les opposums ou les alligators. Je ne suis pas particulièrement familier de la géographie des USA ni de l'écosystème des régions du sud du pays et il se peut que souhaitais en fait émigrer en Louisiane mais l'idée reste la même.Je me souviens que j'avais fait découvrir à un pote qui dansait comme un autiste aux concerts auxquels on allait, ce mec me manque, et que c'était notre principal sujet de conversation (allant souvent de pair et cela pour une raison inconnue avec le débat: " les Babyshambles sont ils des enculés ?") pendant les cours. Depuis je n'ai plus jamais revu ce mec, il ne devait pas supporter mes vues incisives sur Led Zeppelin...
Il y a un truc dans le BRMC qui fait qu'écoutée à un volume inhumain au casque leur musique donne envie de faire plein de trucs illégaux ou un peu crades avec des motos, du cuir, de la bière et peut être des opposums. C'est le genre de groupe qui me repousse à fumer et à sortir mes lunettes de soleil et le Perfecto pour aller me battre dans des bars de merde avec des gros cons de droite (ce n'est pas très difficile dans le bled où j'habite en plus).
Le nouvel album donc: pour commencer Nick Jaggo à encore été viré et je ne peux qu'énergiquement protester puisque Nick était quand même la caution sexy du groupe. Du coup on fait appel à un Raveonettes pour venir se la péter batteur en cuir, ce qui n'est pas une mauvaise idée mais ça ne remplacera pas Nick.
Musicalement parlant je dois avouer ma déception quand au contenu du disque. Si ça commence assez parfaitement avec une sorte de face B barbare de "Howl" avec bottes de motard en rythme et refrain gospel vaudou ("Beat's the devil tatoo") on se rend compte que le morceau suivant y ressemble beaucoup (en moins bien) et qu'après ça part un peu en couille. L'équilibre entre morceaux shoegaze semi bourrin (on a l'impression que les mecs voulaient fracasser le crane de l'auditeur avec une batte de base ball mais qu'on ne leur a filé qu'un bâton à la con) et morceaux acoustiques ne tient plus aussi bien que sur "Baby 81", la faute sans doute à des morceaux plus faibles. En gros pour un "Berlin" bis on repassera. Beaucoup de morceaux dispensables ("Bad Blood") malgré des titres plus que prometteurs: "War Machine", "Conscience Killer", "Long Way Down"... alors je suis peut être aussi impressionnable qu'une collégienne mais là on nous à promis un truc de fils de pute et à l'arrivée on à l'impression qu'on s'est foutu de notre gueule quand même. Les trucs qui tiennent la route ("Mama Taught Me Better") sont trop rares pour sauver l'album et le coup dans la gueule espéré avec le morceau final de dix minutes n'est pas si violent que ça. Le son manque de lourdeur et de crasse: si on aime le BRMC c'est parce qu'on à l'impression de rouler sur une moto dangereuse, un truc énorme, rapide et crade. Là on nous a refilé un scooter de merde et comme je n'ai plus quatorze ans les scooters ne me foutent plus la trique.


Black Rebel Motorcycle Club : Beat The Devil's Tatoo / Mama Taught Me Better

mercredi 3 mars 2010

Exploration de la relation complexe entre alcool et sentimentalisme *Sous estimer ses capacités peut être un moteur vital* Le concept de triple album



Joanna Newsom - Have One On Me. Drag City


Je ne sais pas si l'alcool rend plus sensible. Tout ce que je sais c'est qu'une dizaine de minutes avant de taper cet article j'étais allongé sur mon futon, vidant consciencieusement un flask de rhum bon marché en chialant sur le nouvel album de Joanna Newsom. La fatigue doit jouer mais je dois avouer que cet album me donne furieusement envie de ne pas dormir de la nuit et de remplir mon crane de pensées tristes. J'étais déjà reconnaissant à Joanna Newsom d'avoir inspiré à Bill Callahan une des meilleures chansons existantes sur Terre ("Diamond Dancer" à l'époque où les deux étaient ensemble) et aussi pour lui avoir indirectement inspiré son meilleur album ("Sometimes I Wih I Were An Eagle" quand ils se sont séparés). Je lui suis maintenant reconnaissant d'avoir composé ce qui deviendra sans doute mon troisième ou second disque d'insomnie préféré (j'ai des disques préférés pour un tas de situation, j'ai même un top 10 des disques à écouter quand on attend le bus, c'est assez glauque) derrière "Lullaby For Liquid Pig" de Lisa Germano et après ou un peu devant "Red Apple Falls" de Smog.
Je suis plutôt réticent au concept de triple album à la base. C'est souvent beaucoup trop long et surchargé de trucs inutiles (voir le double blanc des Beatles et imaginez ce que ça aurait été s'ils avaient choisi de la jouer triple album). Le truc ici c'est que ça fonctionne: les chansons durent entre 6 et 9 minutes et on aimerait que rien ne s'arrête jamais, on aimerait que le soleil ne se lève pas, que l'aube dure toujours ou simplement que la nuit reste blanche. Le truc surprenant est déjà que Joanna a arrêté de chanter comme une petit fille flippante ou prématurément vieille (ce qui revient au même finalement) et même si ce n'était pas désagréable quand elle le faisait (voir "The Milk Eyed Mender")c'est aussi très bien comme ça et, il le faut le dire, plus reposant. On a plus l'impression d'entendre un chat rachitique se faire torturer à la perceuse et violer dans les fesses par un autrichien sadique (même si je pensais plutôt au Boucher de Nuremberg en parlant de sadique puisqu'il faut bien l'avouer: ce type est actuellement ce qui se fait de mieux sur le marché en terme de sadique) et franchement mes oreilles en sont reconaissantes. Comme le dit Nathan sur son blog(sans déconner c'est bien, même s'il écoute les Smith ce garçon a un brillant avenir) on a presque l'impression qu'elle a appris à chanter. Du coup on pense parfois à Karen Dalton, à Linda Perhacs un peu plus souvent et personnellement je trouve que que par moments on peut penser à Grace Slick mais c'est parce que je dois être un peu bourré à l'heure qu'il est. Musicalement il semble juste de parler d'"enrichissement" et de "luxuriance" voire de "complexité des arrangements" mais je n'ai honnêtement pas le courage d'intégrer dans une phrase argumentative correctement construite et convaincante actuellement (même si je suis sur que je pourrais très bien y arriver avec un peu de courage, ma connaissance de mes capacités me diminue totalement et c'est affreusement déprimant).En gros Joanna à fait un triple album, elle ne s'est pas foutu de la gueule du monde, c'est encore sur Drag City (a.k.a un des 5 meilleurs labels existants) et c'est peut être ce qu'elle à fait de mieux jusqu'ici. Pour comprendre tout ça il y à deux chansons en dessous et il y en encore tout un tas de très biens et peut être même mieux sur l'album.

Joanna Newsom : Go Long / Autumn

lundi 1 mars 2010

Dans ta gueule façon Denis La Malice

J'avais dit en dessous que je réutiliserais ce titre.

Sans savoir pourquoi j'ai décidé d'être grand seigneur et de ne pas étaler publiquement la haine féroce que je peux avoir pour Orange qui continue à me couper le wi-fi pour des raisons politiques (du moins je le soupçonne très fortement). Plutôt que de me répandre en insultes gratuites enjoignant les responsables du service informatique d'Orange à aller se faire se mettre par un buffle bourré somodite (hard) il m'a semblé plus constructif d'écrire plusieurs chroniques à la suite. De plus ça aura l'air d'une performance journalistique plutôt impressionnante (de mon point de vue en tout cas). Il faut dire qu'entre Internet qui plante de façon régulière et cela toutes les dix minutes rédiger quelque chose relève de l'exploit.

The Hot Rats - Turn On . Fat Possum Records



J'ai déjà expliqué ici ma politique concernant les labels que l'on aime. Il se trouve que Fat Possum est un label que j'aime. C'est aussi un des rares label dont la newsletter me parvienne régulièrement (fut un temps où je m'inscrivais partout de tous les cotés et du coup tout cela devenait un peu trop incontrôlable) puisque les autres se perdent mystérieusement dans des méandres informatiques et à mon avis c'est encore politique.
Quoi qu'il en soit Iggy Pop à dit dans une interview qu'il achetait tout ce qui sortait sur Fat Possum parce que tout Fat Possum était bon. Et Iggy Pop, en plus d'être pour différentes raisons précédemment expliquées ici ou enfouies au plus profond de moi même l'aboutissement parfait de l'être humain cool est loin d'être un con. Ceci dit The Hot Rats c'est un peu une arnaque puisque The Hots Rats c'est Supergrass mais à deux. Je ne peux ici divulguer mes sources (pour des raisons politiques) mais un nouvel album de Supergrass est censé sortir au printemps. Là je dois dire que c'est plutôt mal vu: un plan buisness largement plus audacieux aurait pu être conçu sans difficulté. Dans mon esprit cela aurait nécessité de l'aluminium, de la bouffe en conserve et beaucoup de scotch mais bon les gens qui sont à la tête de tout ça savent ce qu'ils font je suppose... Et puis j'attends quand même cet album comme un chien errant attend un chat famélique dans l'espoir de bouffer un peu alors leur plan ne doit pas être SI foireux que ça.
Bref les mecs sortent un disque de reprise de chansons qu'ils aiment bien, ça va des Doors ("The Crystal Ship"), en passant par le Pink Floyd de Syd Barret soit quand Pink Floyd voulait dire quelque chose ou en tout cas autre chose que ce groupe merdique pour mecs tout sales et pouilleux qui communient avec la nature en fumant de l'herbe de mauvaise qualité, en bouffant des trucs bios et qui ont à peu près tous comme projet secret de faire retirer les baskets de marque du marché ("Bike")ou par les Sex Pistols ("E.M.I"). Là encore on va penser que je suis du genre à tenter de baiser les mouches avec une pastèque mais c'est un petit peu facile de dire à EMI d'aller se faire enculer quand on est sur Fat Possum. Ceci dit dans l'ensemble les chansons sont correctement interprétées et cela dans des versions intéressantes et originales ce qui me pousse donc finalement à dire que ce disque est bon en somme.

The Hot Rats: Bike / E.M.I

The Strange Boys - Be Brave. In The Red Records




Dans mon article sur le dernier Hunches je disais qu'In the Red Records commençait à tapiner en proposant des albums écoutables. Je pourrais maintenir ma position si j'avais encore 16 ans et que je tenais à mon intégrité garage plus qu'à ma peau. Le problème est que depuis j'ai découvert que de bonnes chansons sans saturation, hurlements et larsens existaient. Cette découverte à marqué la fin définitive de mon adolescence et m'a sans doute fait plus apprécier certains albums que nécessaire mais ceci est un autre débat. Ce qui nous intéresse ici est de savoir avant tout si les Strange Boys ont vendu leurs petits culs talqués aux gros porc de la finance à cigare et pute de luxe. Notons tout d'abord un ralentissement conséquent du tempo mais aussi un usage bien moins fréquent de la distorsion et celui (plus problématique et régulier) de l'harmonica. Si on retrouve sensiblement les mêmes références qu'avant c'est ici le Dylan de "Blonde on Blonde" à qui on fait hommage. Le chanteur possède un peu le même genre de voix (le genre où l'on à l'impression que le mec à fait des trucs bizarres avec sa gorge et une perceuse artisanale) et c'est le genre de disque qui pourrait presque me faire considérer Dylan autrement que comme un putain de hippie folkisant opportuniste (big up K.). Ca sent l'album écrit dans le van de tournée, avec une gueule de bois monstrueuse, le coeur brisé et une conscience de l'espace beaucoup trop développée pour ne pas être flippante en soi. Je suis conscient de la brièveté de cette seconde chronique mais il se trouve que je regarde parallèlement un film au sujet d'un type qui bute d'autres mecs avec des carottes (hyper dangereux une carotte finalement) et l'intrigue semble prendre une tournure dangereusement compliquée à propos de don de moelle osseuse, de don de sperme et d'embrouilles politiques. A priori tout finira dans le sang et le héros joué par Clive Owen finira par se taper Monica Belluci (qui joue une pute qui suce pour acheter un gilet pare balle à un bébé, tristement véridique) mais j'ai peur que le réalisateur tente d'insérer une composante tragiquement racinienne dans l'histoire et rende cette relation impossible (bien que Clive ai déjà consommé avec Monica et en tirant sur des mecs en plus) pour d'obscures raisons (Clive à l'air d'être un solitaire au passé douloureux).

The Strange Boys: Be Brave / You Can't Only Love When You Want To

Toujours est il qu'avec tout ça je n'ai parlé ni du concert de Bill Callahan ou de celui d'Adam Green donc voici:

c'était bien.