mardi 27 avril 2010

Explosions de caravanes* poulpes* l'échec hippie* de l'interêt de la répétition

ça fait un petit moment et blogger m'interdit toujours plus ou moins de publier des images mais bon...



Gonjasufi: A Sufi And The Killer, Warp, 2010

Gonjasufi vit dans le désert. C'est du moins ce que prétend sa biographie, le type peut avoir des tendances mythomanes incontrôlées ou une propension incroyable à raconter des conneries juste pour se faire un peu mousser. En écrivant cela je viens de me rendre compte de la légère stupidité de cette observation: personne, à part moi pour des raisons tordues qui ont autant à avoir avec les caravanes / laboratoires d'amphétamines potentiellement explosives qu'avec les lézards ou les cactus hallucinogènes, ne trouve le désert cool. Gonjasufi a en tout cas une tête de mec qui habite dans le désert, le genre de type bourré un peu taré qui se met à hurler comme une chèvre un jour de fête nationale en Inde (ou tout autre animal pouvant faire office de matériel sacrifiable dans n'importe quel pays du monde) le vendredi soir en bas de chez vous. Ceci dit ce n'est pas parce qu'un mec a des dreads (et donc une hygiène capillaire quelque part entre le « dégueulasse » et « c'est-incroyable-la-taille-que-peuvent-atteindre-les-lentes-sur-certains-êtres-humains ») qu'il ne peut pas faire de la bonne musique. La preuve en est faite avec Gonjasufi qui se trimballe sur la tête un calamar crevé hyper bien imité en cheveux. Le parallèle est facile et peu original mais si le désert avait un son ce serait celui là: sec, tribal, hallucinogène, plein d'insolations, de pertes de conscience, de visions lumineuses, de lumière blanche et de mirages. En somme un truc oscillant entre psyché lourd avec dérives noise (« Kobwebz »), trip hop plombé sous le soleil (« Ancestors »), chants chamaniques avec option yeux révulsés (« Kowboyz and Indians » et soul explosée sous peyotl (« She Gone »). Par dessus tout ça Gonjasufi chante comme il peut avec sa voix pleine de cailloux et d'épines de cactus. Il sonne parfois comme un vieux tout décharné en train de sécher de manière alarmante au soleil et puis parfois comme un mec paumé, frappé par un éclair magnétique ou le genre de conneries électriques qui arrivent dans le désert (quelque chose en rapport avec une histoire de vibrations dans le sol, ATTENTION CECI N'EST PAS UN APPEL DE FRATERNITE HIPPIE). C'est le genre de disque que je pourrais écouter avec la tête comme une pastèque et trouver une signification profonde à cela, comme une sorte de quête mystique. Un peu comme dans le film de merde sur les Doors où Val Kilmer cherche un putain de serpent à plumes où je ne sais quelle connerie hippie utopiste cannabisée dans le désert. Du coup les mecs trippent comme des connards et finissent par partir en bad parce que, soyons réalistes, ils sont dans le désert et que cette situation ferait flipper n'importe quelle personne un tant soit peu censée (j'ai dormi une nuit dans le désert et c'est l'un des expériences les plus terrifiantes de mon existence, les autres étant à base de canards et d'enfants). Maintenant toute la question est de savoir si Gonjasufi est en fait Sujfan Stevens qui aurait baisé avec le graphiste des Black Angels.

Gonjasufi: She Gone / Change

Acid Mothers Temple & The Melting Paraiso U.F.O : In Zero To Infinity

Depuis un petit moment les mecs d'Acid Mothers Temple s'occupent à satelliser la tronche de leurs auditeurs. Les mecs l'ont bien pigé, le mieux pour faire dodeliner une pacifique bande de toxicos amateurs c'est la répétition. Du coup on obtient des morceaux qui durent très longtemps, qui ne prennent leur sens qu'écoutés intégralement et dans de bonnes conditions. Si vous avez l'idée de passez ça en soirée vous vous retrouverez vite fait sous une pluie de bouffe jetée sans souci de la faim dans le tiers monde et d'injures diverses sans souci de la bonne moralité de votre mère. De même si vous gardez des enfants. De toute façon les enfants n'aiment pas la musique, ça les fait pleurer, ou en tout cas la musique que j'écoute les fait pleurer. Acid Mothers Temple est un groupe exigeant, je n'aime pas dire ça parce que j'ai l'impression de passer pour un connard autosuffisant qui se branle sur Pierre Henry tout en feuilletant de l'autre main une biographie de Jean Harp la bave aux coins des lèvres mais tout le monde n'est pas prêt à écouter intégralement un morceau instrumental de 20 minutes en ouverture de disque (et cela même s'il est absolument ahurissant). Je me suis quand même senti obligé de faire une review rapide parce que je me suis dit que quelqu'un aurait surement le courage de s'y intéresser et aussi que je passerais à mes yeux pour un connard digne d'Éric Zemmour (une nouvelle fois: Crève Éric ! Crève !) si je n'écrivais pas au moins deux lignes là dessus.

1 commentaire:

  1. Les Acid Mother Temple ils m'impressionnent moi. Ca me fait penser à du Sun Ra sous DMT, et c'est parfait pour les soirées spirituelles à base de sandwich au poulet.

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