mercredi 3 juin 2009

Je suis un gros branleur mais certains sont pires que moi




Je n'ai rien écrit ici depuis longtemps (il me semble en tout cas). Il faut dire que les dernières semaines ont été relativement chargées entre voyages à Paris pour rencontrer Iggy Pop (plus la dessus dans un prochain article) et devoirs à rendre pour la fac. Une fois achevés Céline, Racine et autres Leconte de Lisle j'ai pu prendre le temps de respirer cinq minutes, fumer de l'herbe et me demander si monter un buisness de grenouilles avec des drapeaux sur le dos proposait des débouchés financiers intéressants.

Jeffrey Lewis & The Junkyard: Em Are I / Rough Trade

J'ai eu aussi le temps entre tout ça d'écouter l'album de Jeffrey Lewis et de réfléchir un peu dessus. Je n'ai pas de théories particulières sur l'anti folk (et pourtant j'ai de nombreuses théories sur pas mal de sujets, vraiment) mais je sais juste que des mecs qui chantent "Je suis un mouton, c'est chouette et des fois je fais caca dans mes poils" sur deux accords ça me gonfle relativement vite. Suite à cette généralisation facile et volontairement provocatrice pour les fans d'anti folk qui tomberaient éventuellement sur cet article je peux exposer mon point de vue. Si j'aime l'album de Jeffrey Lewis c'est justement parce qu'il évite les clichés et les raccourcis faciles: l'anti folk c'est pas que les Moldy Peaches et je prends pour exemple la chanson "The Upside Down-Cross" de huit minutes en plein milieu du disque qui sonne selon moi comme un truc à moitié new wave (mais pas genre new wave chiant à la Editors/Interpol) à moitié punk (le son de guitare rappelle énormément Television). Évidement il y a aussi des chansons à la con comme "Good Old Pig, Gone To Avalon" mais il y a aussi des trucs tout simples et finalement assez touchants comme "To Be Objectified" ou "It's Not Impossible". La simplicité ça fait du bien des fois mais si ça vous fait chier vous pouvez toujours écouter le dernier Emeralds.

Jeffrey Lewis: If Life Exist/ It's Not Impossible

Comme je n'ai rien écrit depuis longtemps...

Emeralds: What Happened/ No Fun (2009)

Emeralds donc, un groupe sur lequel j'avoue ne pas savoir grand chose mais dont je possède tous les albums sur mon ordinateur. De plus j'ai tendance à avoir une confiance totale dans un label qui porte le nom d'une des plus grandes chansons du siècle dernier. Mieux que le dernier Sonic Youth et complètement instrumental "What Happened" est un disque difficile,exigeant en tout cas et à écouter aussi raide qu'un ministre de l'intérieur. L'ensemble est lent, on n y entend presque exclusivement des machines et le tout appelle l'écoute au casque (ne passez jamais ça en soirée, vos amis vont vous haïr ou juste vous trouvez "atrocement pas cool"). Dans mon esprit ce truc est la musique d'après la troisième guerre mondiale: pendant que vous ramassez péniblement les morceaux de votre corps éparpillées sur un rayon d'environ trois kilomètres ou que vous vomissez vos intestins (ça peut arriver: on ne sait JAMAIS ce qu'une explosion nucléaire peut provoquer dans votre organisme ) les robots font lentement leurs premiers pas sur le sol dévasté. Et en fin de compte tout ça est assez paisible, je ne sais pas si on peut parler de concept album pour un truc instrumental mais cet album y ressemble furieusement: la fin de l'humanité en 57,3 minutes. Suite à cette considération poético-politique je n'ai plus grand chose à dire de plus sinon que cet album va vous donner envie de bouffer des écrous rouillés agrémentés d'un grand verre d'huile de moteur pour faire passer. Si vous avez quelque soucis de digestion ensuite ce n'est plus mon problème.

Emeralds: Up In The Air

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