mardi 27 juillet 2010

Schlusswort

Je ne sais pas ou le truc a commencé à merder mais le fait est que je ne peut quasiment plus poster avec mon compte blogger. Pour palier à cela j'ai décidé de relancer un truc ailleurs, histoire de ne pas galérer comme Pavarotti qui fait du trecking pour poster un putain d'article. La suite de ce truc est donc ici: http://bealdo.canalblog.com/

Quitter blogspot me fout les boules parce qu'aussi futile et inintéressant que que puisse être ce blog hé bien j'y tenais quand même et c'est toute une partie de mon année dernière qui s'éteint un peu en même temps que cette page. je vais essayer de faire de l'autre page quelque chose d'un peu plus cool dès que j'aurais réglé des problèmes d'url parce que sérieusement, maitriser Canalblog est presque plus rude que de ne pas rire quand on se retrouve en face d'une bibliothécaire ayant la même voix que Sid le paresseux de "l'Age de Glace" (et pour ma défense j'ai fait du babysitting, je n'ai pas vu cette merde rétrograde de mon plein gré)

See ya

Bealdo

vendredi 4 juin 2010

Brèves explications*Hippies des temps modernes* kaléidoscope

Bien. Histoire de clarifier la situation je n'ai abandonné ce truc qui est censé former un ensemble cohérent 2.0 appelé "blog" mais c'est un euphémisme que de dire que le dernier mois et demi a été plutôt mouvementé. Pas forcément musicalement et rempli de trucs foireux, de déceptions, de retrouvailles avec des gens qui devraient rester plus longtemps et boire plus de Kaermeliet, d'échecs sentimentaux retentissants (qui a dit "comme d'hab" ?), d'angoisse dans tous les registres, de malaise au soleil et de pas mal d'autres trucs. Chance, il y a quand même eu des trucs acceptables et notamment le premier album de Tame Impala:

Tame Impalla - Innerspeaker. Hole in the Sky Recordings / Modular Recordings




Je n'aime pas les gens qui fument de l'herbe. J'ai toujours affirmé que la majorité de ces mecs étaient des connards. Me regarder rouler avec des yeux brillants et inquiets, me poser des questions comme « et elle est bonne ? Tu l'as chopé à combien le G ? J'aime bien ta veste. C'est cool la rue Kétanou quand même hein ? Qu'est ce que tu fous dans cette fête (question à laquelle j'ai toujours du mal à répondre puisque je me retrouve souvent dans des endroits où je strictement rien à faire, ramené par un ami et attiré par l'odeur de rhum et de pizzas) ? Tu t'appelles comment ? Ton signe astrologique c'est quoi ? Hé jpourrais tirer un peu dessus au fait? » n'est pas vraiment le genre de trucs qui me donnent envie de sociabiliser et de partager. De plus ce type de mec est du genre à ensuite se ruer sur l'ordinateur, qui ne passait jusque là que les habituelles daubes qui passent lors des fêtes, pour abreuver l'assistance de live de Tryo ou de Bob Marley. Le même type pourra ensuite venir discuter avec vous (une fois que quelqu'un aura eu le courage de le décoller de l'ordinateur) et vous parler, avec des yeux aussi rouge que le visage de Christine Bravo après deux heures à la foire des vins d'Alsace mais néanmoins le plus sérieusement du monde, de la guerre, de la faim dans le monde et de ses projets utopistes pour créer une communauté non violente vivant de manière écologique (comprendre: « au milieu de divers types de déjection animales et humaines et sans possibilité de maintenir une hygiène corporelle décente ») et égalitaire. Il est sur à 85% que ce mec finira expert comptable pour un grand groupe ou refilera des plans épargnes pourris à tout ce qui bouge mais en attendant cela il vous tiendra un discours atrocement long et chiant sur l'intérêt de manger bio et d'acheter des vêtements tibétains qui quoi que peu seyants sont chauds, confortables et équitables. Ce type, que tout le monde connait puisqu'il n'y quasiment aucune soirée où un spécimen du genre n'est pas présent, n'est qu'un des nombreux types de connards fumeurs de beuh. Je ne développerais pas plus, tout cela sera dans mon guide, « Comment reconnaitre un connard fumeur de beuh ? » à paraître dès que j'aurais trouvé un éditeur, mais sachez qu'ils sont nombreux.

Toujours est il que jamais un de ces mecs n'écoutera Tame Impala. Et c'est parfait puisque je déteste partager des caractéristiques avec cette part de la jeunesse. Les mecs de Tame Impala écrivent des chansons comme si les Beatles n'étaient jamais revenus d'Inde, explosés quelque part dans le cosmos entre Saturne et la troisième lune de Pluton. L'album me fait penser à une sorte d'immersion dans un kaléidoscope géant (de manière assez incroyable cette idée m'est venu alors que j'étais parfaitement sobre) façon visite guidé dans un intérieur vivement coloré (avec une lumière plutôt vive mais pas assez pour vous bruler la rétine) et animé de mouvements lents et gracieux. Les ambiances électroniques rappellent parfois Emeralds ce qui signifie sommairement que vous avez l'impression de vous balader au milieu d'une jungle réorganisé par le cerveau purement illogique d'un enfant et que des oiseaux électriques gueulent des trucs au dessus de votre tête. Curieusement ces cris semblent faire sens et la seule chose dont vous avez envie à présent est d'aller faire un calin à une plante verte (Ok bon je suis peut être LÉGÈREMENT stone). L'ensemble ressemble à du british beat classique (The Move, The Attack ou The Vip's) révisités par des singes géants du futur en combi plutôt fluo. Mais des singes HEUREUX puisqu'il se dégage du disque une étrange impression de sérénité peut être due à l'état de semi coma chimique dans lequel les mecs ont du le composer (les étiquettes « psyché » ou « stoner » ont toujours représenté pour moi une planque habile dissimulant une consommation de drogues que l'on pourrait qualifier de « débridée »). Et puis Tame Impala n'est pas un de ces groupes de branleur qui planquent derrière leur collection de pédales d'effets et un manque de maitrise technique ahurissant, il suffit d'écouter le morceau de sept minutes (« Runway Houses City Clouds ») pour s'en rendre compte: ces types savent très bien ce qu'il font et ils ne déconnent pas. Pour faire court: si le soleil ne vous à pas encore fait frire le cerveau façon bacon c'est ce que vous devriez écouter en méditant sur la division de la lumière lorsqu'elle traverse un prisme.

Tame Impala- Alter ego / Bold Arrow Of Time

mardi 27 avril 2010

Explosions de caravanes* poulpes* l'échec hippie* de l'interêt de la répétition

ça fait un petit moment et blogger m'interdit toujours plus ou moins de publier des images mais bon...



Gonjasufi: A Sufi And The Killer, Warp, 2010

Gonjasufi vit dans le désert. C'est du moins ce que prétend sa biographie, le type peut avoir des tendances mythomanes incontrôlées ou une propension incroyable à raconter des conneries juste pour se faire un peu mousser. En écrivant cela je viens de me rendre compte de la légère stupidité de cette observation: personne, à part moi pour des raisons tordues qui ont autant à avoir avec les caravanes / laboratoires d'amphétamines potentiellement explosives qu'avec les lézards ou les cactus hallucinogènes, ne trouve le désert cool. Gonjasufi a en tout cas une tête de mec qui habite dans le désert, le genre de type bourré un peu taré qui se met à hurler comme une chèvre un jour de fête nationale en Inde (ou tout autre animal pouvant faire office de matériel sacrifiable dans n'importe quel pays du monde) le vendredi soir en bas de chez vous. Ceci dit ce n'est pas parce qu'un mec a des dreads (et donc une hygiène capillaire quelque part entre le « dégueulasse » et « c'est-incroyable-la-taille-que-peuvent-atteindre-les-lentes-sur-certains-êtres-humains ») qu'il ne peut pas faire de la bonne musique. La preuve en est faite avec Gonjasufi qui se trimballe sur la tête un calamar crevé hyper bien imité en cheveux. Le parallèle est facile et peu original mais si le désert avait un son ce serait celui là: sec, tribal, hallucinogène, plein d'insolations, de pertes de conscience, de visions lumineuses, de lumière blanche et de mirages. En somme un truc oscillant entre psyché lourd avec dérives noise (« Kobwebz »), trip hop plombé sous le soleil (« Ancestors »), chants chamaniques avec option yeux révulsés (« Kowboyz and Indians » et soul explosée sous peyotl (« She Gone »). Par dessus tout ça Gonjasufi chante comme il peut avec sa voix pleine de cailloux et d'épines de cactus. Il sonne parfois comme un vieux tout décharné en train de sécher de manière alarmante au soleil et puis parfois comme un mec paumé, frappé par un éclair magnétique ou le genre de conneries électriques qui arrivent dans le désert (quelque chose en rapport avec une histoire de vibrations dans le sol, ATTENTION CECI N'EST PAS UN APPEL DE FRATERNITE HIPPIE). C'est le genre de disque que je pourrais écouter avec la tête comme une pastèque et trouver une signification profonde à cela, comme une sorte de quête mystique. Un peu comme dans le film de merde sur les Doors où Val Kilmer cherche un putain de serpent à plumes où je ne sais quelle connerie hippie utopiste cannabisée dans le désert. Du coup les mecs trippent comme des connards et finissent par partir en bad parce que, soyons réalistes, ils sont dans le désert et que cette situation ferait flipper n'importe quelle personne un tant soit peu censée (j'ai dormi une nuit dans le désert et c'est l'un des expériences les plus terrifiantes de mon existence, les autres étant à base de canards et d'enfants). Maintenant toute la question est de savoir si Gonjasufi est en fait Sujfan Stevens qui aurait baisé avec le graphiste des Black Angels.

Gonjasufi: She Gone / Change

Acid Mothers Temple & The Melting Paraiso U.F.O : In Zero To Infinity

Depuis un petit moment les mecs d'Acid Mothers Temple s'occupent à satelliser la tronche de leurs auditeurs. Les mecs l'ont bien pigé, le mieux pour faire dodeliner une pacifique bande de toxicos amateurs c'est la répétition. Du coup on obtient des morceaux qui durent très longtemps, qui ne prennent leur sens qu'écoutés intégralement et dans de bonnes conditions. Si vous avez l'idée de passez ça en soirée vous vous retrouverez vite fait sous une pluie de bouffe jetée sans souci de la faim dans le tiers monde et d'injures diverses sans souci de la bonne moralité de votre mère. De même si vous gardez des enfants. De toute façon les enfants n'aiment pas la musique, ça les fait pleurer, ou en tout cas la musique que j'écoute les fait pleurer. Acid Mothers Temple est un groupe exigeant, je n'aime pas dire ça parce que j'ai l'impression de passer pour un connard autosuffisant qui se branle sur Pierre Henry tout en feuilletant de l'autre main une biographie de Jean Harp la bave aux coins des lèvres mais tout le monde n'est pas prêt à écouter intégralement un morceau instrumental de 20 minutes en ouverture de disque (et cela même s'il est absolument ahurissant). Je me suis quand même senti obligé de faire une review rapide parce que je me suis dit que quelqu'un aurait surement le courage de s'y intéresser et aussi que je passerais à mes yeux pour un connard digne d'Éric Zemmour (une nouvelle fois: Crève Éric ! Crève !) si je n'écrivais pas au moins deux lignes là dessus.

lundi 12 avril 2010

Différentes manières d'occuper un dimanche* Une visite au zoo, analyse psychologique* Mike Tyson Vs un poussin

The Strange Boys @ L'aeronef (Lille). 11/04/10

ça fait des mois que je n'ai pas fait une review de concert. Je suis un peu paumé du coup, un peu comme un enfant de 5 ans dans un supermarché qui a perdu sa mère de vue après lui avoir pris la tête pendant dix minutes pour avoir une voiture jaune ou un paquet de Tuc.

Je ne suis pas sur d'aimer les concerts le dimanche, ils commencent toujours beaucoup trop tôt (ici 18h en l'occurrence) et il faut s'occuper la journée en attendant, ce qui est toujours un peu difficile le dimanche. J'ai donc joué à Street Fighter II en écoutant Clinic puis je suis allé au zoo, il faisait beau et j'avais prévu de manger mon sandwich et de fumer des clopes en regardant les singes. Finalement mon sandwich s'est avéré ruineux et mauvais (j'avais demandé "bacon crudité" et on m'a refilé un truc pourri façon saucisson). Le zoo était surpeuplé par des mammifères venus se foutre la gueule d'autres mammifères, le ciel est devenu gris et les singes ne faisaient pas grand chose puisque tout le monde les regardait et ils devaient un peu flipper. J'ai repensé à toutes mes visites au zoo et j'ai commencé à déprimer (même l'enfant qui s'est retrouvé avec du gravier dans la bouche ne m'a pas fait rire c'est dire). J'ai repensé à comment les belles choses tournent toujours mal en définitive et le singe qui mâchouillait une peau d'orange en face de moi avait l'air de penser la même chose mais peut être qu'il se faisait juste chier. Je me suis dit que c'était des pensées plutôt profondes pour une visite au zoo alors j'ai regardé les rhinocéros se battre en écoutant "Rock Bottom Riser" et puis je me suis barré. Le ciel est redevenu bleu et je suis allé dans une église parce que je n'avais vraiment rien à foutre en attendant K. . Je me suis fait des défis personnels comme essayer de reconnaitre les scènes présentées sur les vitraux et j'ai à chaque fois lamentablement échoué.

Finalement je retrouve K. devant la gare aux environs de 17h et on rigole un peu en disant que ça serait cool si seulement dix personnes se pointaient. Après avoir fait nos cartes respectives d'abonnés force est de constater que plus de dix personnes seront présentes. Comme on entre les premiers on va s'assoir sur le bord de scène et on boit une bière pour passer le temps. A 19h The Jimi Ben Band commence ce qui sera le pire concert de mon année 2010. Dès les trente premières secondes je sais que je vais détester ce qui va suivre: le groupe brasse tous les clichés garage punk bidons et vomit tout ça avec une voix d'enfant bourré. En plus le bassiste me fait totalement flipper (cela sans doute à cause de sa coupe de cheveux). La souffrance prend fin et on attend à nouveau assis sur le bord de la scène. Le chanteur des Strange Boy se pointe et K. lui fait signer son vynil. On rigole un peu pour se foutre du guitariste (qui me fait penser à une version moche de tous les membres de Supergrass réunis) et le concert commence. Le son est atroce et on devine les chansons plus qu'on ne les entend. Les deux frangins semblent complètement endormis (ou gentiment défoncés) et Ryan Sambol me fait penser à un chaton qu'on aurait réveillé un peu brutalement, les yeux à moitié collés et tout gonflés de sommeil. Finalement le son s'améliore et le groupe alterne les titres de ses deux albums. Le son est brutal, on a toujours un peu du mal à entendre les paroles mais c'est sans doute qu'a ce stade mes tympans ont du imploser. Même s'ils ont l'air de royalement s'emmerder les Strange Boys jouent bien, voire très bien et la version live de " A walk on the beach" est tout simplement énorme. Beaucoup du premier album aussi ("Poem Party", "This girls taught me a dance", "MlKs"...) et l'ensemble prend en live une cohérence inattendue. Finalement Ryan Sambol demande à K. si le soleil est couché (je m'interroge toujours sur la raison de cette demande) et décide après avoir demandé son avis au public (vu que j'étais au premier rang je lui ai dit d'en jouer autant qu'il voulait, c'est son job après tout)de jouer une reprise et une dernière chanson histoire de terminer le truc. Je ne me souviens plus de la reprise après que le son du bottleneck m'a refait les oreilles comme si Mike Tyson sous stéroïdes s'acharnait sur un poussin. Contrairement au poussin j'en redemande, les Stooges avaient déjà installés dans mes oreilles ce sifflement désagréable qu'on appelle "acouphéne" il y à déjà trois ans de toute façon. On sort de la salle à 20h15, ce qui me fait plutôt rire, en faisait un signe à Ryan Sambol et je me dit que j'aurais du aller lui dire un truc un peu plus profond que "It was great". En même temps je m'en fous, de toute façon ils reviennent en Juillet.

mardi 6 avril 2010

Islande (à nouveau) * une démonstartion de logique pure * Eric Zemmour* Tracto-pelle

J'ai récemment fait un constat intéressant: l'intérieur de mon crane ressemble à l'Islande c'est à dire vide au milieu et entouré de trucs à la périphérie. Et pour une fois ce n'est pas due à mes habitudes toxiques. Je suppose que ça doit faire partie d'un cycle: les gens auxquels vous tenez vous déçoivent puis vous ignorent sciemment jusqu'à ce que vous n'ayez plus l'impression d'avoir réellement existé ou signifié quelque chose pour eux et vous laissent avec le crane vide sans savoir quoi faire.
Comme je suis quelqu'un de logique j'adapte ce que j'écoute à ce que je ressent sur le moment. Et depuis deux semaines je n'écoute quasiment plus que l'album live de Bill Callahan

Bill Callahan. Rough Travel For A Rare Thing. Drag City

Il me semble ne pas avoir besoin de rappeler que Bill Callahan représente pour moi une sorte d'Everest musical. Ce live en est une preuve flagrante. Et même si (comme précisé dans l'article sur les White Stripes) je ne suis pas un fanatique des live quand il est question de Bill Callahan les règles sont différentes. Et cela parce que Bill Callahan est un être supérieur (un peu comme les animaux au sommet de la chaine alimentaire, personne ne veut emmerder un tigre blanc vous savez), capable d'écrire des chansons aussi belles et tristes que "Say Valley Maker", "Prince alone in the studio", "Golden"... Dans mon esprit la beauté et la tristesse sont fortement liées, peut être un peu trop d'ailleurs, et Bill Callahan a donc écrit quelque unes des plus belles chansons au monde (cqfd). J'ai énormément de mal à écrire cet article puisque j'ai vu Bill Callahan en concert à deux occasions: l'été dernier à la route du rock (et il s'agit, peut être tristement, d'un des plus beaux moments de ma vie) et au Grand Mix il y a quelques mois (et il s'agit d'un des moments les plus déprimants de ma vie, je suis sorti de la salle en priant pour me faire renverser par un tracto-pelle). Pour certaines raisons je n'arrive pas à mettre des mots sur ces moments et je ne veux sans doute pas le faire non plus. Toujours est il que ce disque est un excellent moyen de juger de l'excellence du groupe qui accompagne Bill Callahan (quand on est au sommet de la chaine alimentaire on chasse avec des alliés du même calibre). Je me souviens qu'à la route du rock tout le groupe avait l'air de s'emmerder plus qu'Eric zemmour à un meeting féministe (au passage, message personnel: "Crève Eric !") et pourtant tous les membres ont été parfaits. Logiquement ils sont aussi impeccables et servent à merveille les chansons puisées un peu partout dans la discographie de Smog (puisqu'on trouve des chansons de "A River Ain't Too much To Love", de "Supper" ou de "Wild Love"). Du coup des trucs comme "Say Valley Maker" deviennent encore plus beaux et tristes qu'ils ne le sont déjà et c'est parfait en un sens.
Comme Firefox déconne, pas de photo de pochette mais personne ne rate rien puisqu'il s'agit juste d'un dessin moche d'un tronc de bois coupé. Je m'interroge sur la signification de ce truc depuis deux semaines mais personne n'est obligé d'être aussi maniaque que moi (ça vaut même mieux pour vous).


Bill Callahan: Diamond Dancer / Say Valley Maker

vendredi 2 avril 2010

Pacamn * le régime alimentaire des taupes *Gros pétards et art martiaux * Elephant Vs Punto

A la base cet article devait concerner le nouvel album de Leo(88man) mais il s'est finalement avéré que mon ordinateur portable (affectueusement baptisé "Ernie") m'a plus ou moins lâché (façon "Seul face à la nature") et ne veut absolument pas m'autoriser à vaquer mes occupations habituelles sur Internet (à savoir: chercher des disques, jouer à Pacman et.... c'est à peu près tout).

Du coup je repasse sur le gros ordinateur moche du salon (baptisé de façon peu affectueuse "la grosse merde du salon")parce que Pacman est vraiment pire que l'héroïne en terme d'addiction. Pour une raison obscure cet ordinateur ne contient quasiment plus que des disques de rap, ce qui a interrompu ma session "Essaye d'imiter Johnny Rotten sans te pourrir la voix" (je dois l'admettre: c'est un échec, j'ai hurlé ce que j'ai pu sur "Bodies" et deux heures plus tard l'intérieur de ma gorge me fait toujours penser à une plaie ouverte frottée au papier de verre et au gros sel).

Nathan va encore dire que je lui pique ses articles et pour une fois cette accusation pourrait être fondée. Pour ma défense je dois dire que je n'ai encore jamais chroniqué de disque de rap ici et qu'en tant que fan de Jim Jarmush me sortir un truc le Wu Tang c'est un peu comme balader une sardine devant une taupe (il n'y a aucune raison pour que les taupes n'aiment pas les sardines).

WU Massacre . s/t. Def Jam




Peu de gens sont au courant mais j'adore le Wu Tang Clan. Le Wu Tang est mort il y a un petit moment maintenant, en tout cas en ce qui me concerne, (j'aimerais dire qu'ils ont tenté de remplacer ODB par un sosie comme pour Paul McCartney mais contrairement au bassiste rondouillard des Beatles il n'y a aucune preuve qui vont dans ce sens) ce qui fait que quand on me sort un disque avec Method Man, Ghostface Killah et Raekwon je me mets à courir partout en perdant mon sens de l'orientation. Le Wu Tang a toujours été un de mes groupes de rap préféré parce que ces mecs fumaient des gros pétards toute la journée en regardant des films de kung fu et finissaient (logiquement) par se prendre pour des experts en arts martiaux. Ce n'était pas vraiment le cas mais "Enter the Wu tang (36 chambers)" reste un proche équivalent de ce qu'on peut ressentir après s'être un peu trop bourré la gueule et avoir pris la tête à Bruce Lee de manière un peu trop insistante.
Je ne pourrais jamais en vouloir aux mecs du Wu Tang même malgré les albums de merde et la participation au jeu de baston "Def jam" (que je trouvais plutôt drôle mais j'avais 15 ans, les règles sont différentes) parce que très peu d'artistes me font aimer le hip hop à ce point. S'il y avait plus d'album comme "Enter the Wu Tang..." je n'écouterais que du hip hop. Ici on retrouve les instrus monstrueuses du Wu Tang à base de soul sixties / seventies (attention avec la soul seventies, beaucoup de gens très biens se sont fait avoir avec ce genre de truc) et l'ambiance un peu glauque par certains cotés. Les mecs sont peut être vieux mais gardent un flow assez monstrueux (surtout Raekwon, pour une raison obscure et malgré "Charlie Brown" j'ai toujours eu un problème avec Ghostface Killah) les textes suivent (parce qu'au bout d'un moment le délire pimp et vente de roche ça devient un peu lourd)et les featurings sont impeccables. le truc porte bien son nom puisque l'ensemble massacre tranquillement la concurrence, presque sans effort un peu comme un éléphant qui marcherait sur une Punto par inadvertance.

Wu Massacre: Criminology 2.5 / Gunshowers

jeudi 25 mars 2010

Philosophie * Café *La notion de cool dans le folk* Calamar colossal

Et toc on a dépassé le stade des 90 post et dans 5 jours ce blog aura un an. Ce simple constat me met dans un état de déprime difficilement concevable mais il y à un an les choses étaient plutôt différentes (outre le fait que je ne savais pas quoi faire de ce blog à part poster des vidéos plutôt drôles). Je ne vais pas partir sur un espèce de discours de merde concernant le temps qui passe à une vitesse hallucinante et comment les choses tournent toujours mal en définitive parce que c'est pour les vieux. Je vieillis trop vite.

Et du coup je bois du café en enchainant les clopes pour me forcer à écrire un article sur le dernier Bonnie Prince Billy. Sans être un véritable fanatique du petit barbu (et chauve mais avant ça il devait être un peu roux, ce mec est un cumulard) je dois bien admettre que "I See A Darkness" fait partie de mes 50 albums préférés des années 90-00 et deux des chansons de cet album figurent dans mon top 30 "chansons pour se mettre une balle dans la bouche", ce qui est plutôt un exploit.


Bonnie "Prince" Billy & The Cairo Gang. The Wonder Show Of The World. Drag City




Je n'ai jamais compris pour ce mec avait collé un "Prince" au milieu de son nom. J'imagine que ça doit avoir plus rapport avec la notion de "nom qui sonne cool" plutôt qu'avec le nabot poilu en chaleur mais j'ai du mal à lier la notion de folk avec la notion de "cool". Pour moi un barbu à bonnet et guitare toute pourrie n'est pas cool, pas plus qu'un mec à basket fluo et mèche fan de Yuksek ceci dit mais tout de même "folk" et "cool" ressemble dans mon esprit à une mauvaise association d'idée. Un peu comme mettre "pacifique" et "calamar colossal" dans la même phrase.
Contrairement à ce que l'on peut penser le calamar colossal n'est pas de la même famille que le calamar géant, ils sont plutôt rares et chassent dans la position dite du "cacatoès". Une fois leur proie attrapée ils la déchirent en tas de petit morceaux de merde ,comme un enfant le ferait avec un bn, et cela est du au fait que leur œsophage (de 10 millimètres de diamètre) se situe dans leur cerveau, de trop grosses bouchées pourraient entrainer des lésions cérébrales. Du coup les autres ne déconnent pas trop avec lui parce que ça reste un animal foutrement imposant (les seuls qui osent s'en prendre à son cul de calamar font partie du genre d'animal avec lesquels PERSONNE ne déconnent).
Tout ça pour en venir au fait que Bonnie Prince Billy est un peu un calamar colossal du folk. Je ne suis pas sur qu'il chasse dans la position du cacatoès et son œsophage n'est vraisemblablement pas situé dans son cerveau mais ça reste un type foutrement imposant. Un peu comme Bill Callahan ,Drag City ressemble à Raw (Smackdown chie, je l'affirme) : les poids lourds de la discipline réunis, dans l'esprit. Les types capables d'aligner plusieurs albums de qualité, oscillant entre le "bon", "très bon" et "exceptionnel" sont plutôt rares aujourd'hui (je suis conscient qu'après ça on va dire que je suis un connard rétrograde et en un sens ça doit plutôt vrai).
Je me suis juré de me tenir et de ne pas déprimer après avoir écouté cet album. Je n'ai pas réussi: dès la deuxième chanson je me suis affalé dans mon fauteuil et me suis foutu une couverture sur la tête (sans explication véritable j'ai toujours besoin de me cacher la tête lorsque je déprime). Tel Bruce Wayne dans la Batcave j'ai donc entendu l'album résonner un peu plus loin dans le noir. Je ne sais pas ce que Bruce Wayne penserait de cet album mais je dois avouer que je le trouve très bon. Will Oldhman chante mieux ou en tout cas fait un travail superbe sur sa voix ("Merciless and Grace"), diversifie les rythmes et balance même des petits trucs chaloupés ("The Sounds Are Always Begging"). Un seul morceau un peu dispensable au milieu de l'album et puis vient "Where The Wind Blows", tout en silence, en retenue et en paroles sublimes. Le morceau monte lentement pour arriver une fin superbe qui ferait même chialer Éric Besson et l'album finit par choper l'auditeur façon cacatoès (sauf qu'ici vous n'êtes pas éparpillés en petits morceaux sanglants et lentement digérés à 2000 mètres de profondeur même si déprimer peut ressembler à ça parfois). Et du coup je pense sérieusement à lire "Moby Dick" (je n'ai jamais compris pourquoi ce titre ne faisait rire personne) parce que les cachalots bouffent les calamars et qu'il faut en maintenir quelque uns en vie, en tout cas tant qu'ils font des bons disques...

Bonnie "Prince" Billy : Teach Me To Bear You / The Sounds Are Always Begging