samedi 27 juin 2009

On appelle ça du journalisme épique



Tout cela commence à dater un peu mais j'ai promis que j'écrirais un article et c'est donc ce que je fais.
Ceci est donc un résumé partiel d'une semaine plus ou moins complète passée à Reims dans le but principal de voir des concerts (un en appartement, un autre dans un bar et deux autres dans une maison vide). Passons sur la soirée de Lundi puisque si le concert était bon (Leo88man) je ne me souviens plus trop de la soirée sinon que le lendemain matin j'ai trouvé un paquet de clopes pas vide et que le soir d'avant j'ai dormi (assez inconfortablement il faut le dire) sur un matelas improvisé de coussins. Le reste finalement importe peu sinon que deux concerts se sont rajoutés à celui prévu: Sam Nolin et John Grape (oui cliquer sur les liens et autorisé voir conseillé). Retour sur Lille difficile et long (il m'a fallu quelque chose comme cinq heures pour rentrer chez moi suite à divers problèmes de train, de bus et de trucs du genre).
Jeudi matin je retrouve M. chez elle pour choper un Tgv allant à Strasbourg et s'arrêtant à la gare Reims Champagne Ardennes (qui n'est donc pas la gare de Reims, c'est important). On se retrouve donc en plein milieu d'un champ, dans une gare pleines de vitres et on peut voir la ville au loin même si à vue d'œil de myope elle à tout de même l'air de se trouver à plus d'une dizaine de kilomètres. Je fume donc une cigarette en méditant sur les possibilités: nous pouvons soit a) marcher, b) prendre une navette mais à condition de l'attendre deux heures, c) prendre un taxi mais a condition de le prévenir de notre arrivée deux heures avant. La voix de la dame de la sncf (c'est elle) annonce qu'un ter va partir pour Reims. sur le coup je ne m'en soucis pas trop, finis ma clope et demande à M. ce qu'on fait maintenant au milieu de ce champ à la con. Elle me répond qu'on peut prendre le ter et je trouve que c'est une bonne idée. On se retrouve donc au guichet,on paye un prix dérisoire pour les billets (genre 1,20 euro pour moi et 1 euro pour M. qui a la carte 12-25) et le mec retarde le train pour qu'on puisse le prendre. Après un sprint assez fantastique on se retrouve dans dans un train plutôt classe pour un ter et on rigole du prix des billets. Arrivée à Reims (en centre ville cette fois ci) et découverte du train Harry Potter (dont je fais une photo sans trop savoir pourquoi) puis attente. On zone toute l'après midi puis on retrouve V. et S. chez eux pour se préparer à aller au concert. On récupère S. (il y en a un deuxième) chez lui et on termine au Pop Art Café pour les balances. N'étant pas musicien les balances je m'en fout un peu et je suis plus intéressé par le prix des shooters (relativement avantageux) que par ce qui se passe dans la salle. Au moment où le concert commence je suis à peu près au stade où je peux raconter des conneries sans toutefois être totalement illogique et pitoyable. Le concert de John Grape se termine et je suis bourré comme un con, je titube dans le bar sans but précis et me vautre sur mon tabouret (à noter que pendant tout le concert j'ai fait chier M. en lui proposant des shooters et qu'elle m'a à chaque fois envoyer bouler sans méchanceté aucune mais que du coup maintenant c'est MOI qui bouge avec la démarche d'un gibbon qui aurait pris trop d'antidépresseurs). Je taxe un Red Bull à S. et là un putain de miracle s'accomplit: je ne me sens plus saoul, je suis même à 200% de mes capacités. Profitant de l'occasion je fonce dehors taxer une clope au chanteur des Bewitched Hands At The Top Of Our Heads et argumente sur le fait que faire de la musique sans qu'on te donne de drogue pour cela est une arnaque immense. On remonte dans la voiture, installés inconfortablement entre une guitare et un ampli et on dépose le chanteur des Bewitched chez lui après qu'il nous ai dit que Yuksek fêtait son anniversaire demain et qu'on pouvait lui offrir des slips. Je vais me coucher en méditant sur cette dernière idée.
Lendemain zone: on boit du café, on écoute Cat Stevens, je joue cinq minutes sur un orgue pour finalement me rendre compte que je suis une grosse bite avec un clavier et on part, M. et moi, se balader en ville. On visite une expo qui à part un hommage rapide au livre "A rebours" de Huysmans ne contient rien d'intéressant ou de joli (je médite toujours sur ce qui semblait être le concept de l'expo: "tu jettes de la peinture sur un tas de bois pourri et ça fait de l'art contemporain", mon propos peut sembler réducteur mais je vous assure que c'était VRAIMENT comme ça qu'on percevait les choses). Je tente de me bourrer à moitié la gueule au champagne (comme il est de coutume dans les vernissages) mais ce dernier est dégueulasse et je renonce très vite à mon projet dans l'idée plus pressante de trouver des toilettes. Pour la suite de l'exposition ceux qui le souhaitent se retrouvent dans un bus envoyé à Crugny (j'adore le nom de ce bled soit dit en passant)et l'ambiance est à moitié bizarre: à mi chemin entre le Club Med, la réunion du club de bridge et la sortie scolaire de fin d'année. Après avoir failli écraser ce qui m'a semblé être un cerf ou un mec avec le fute sur les genoux le bus se gare sur un parking à coté de ce qui semble être un squat ou une maison hantée. On retrouve V. et S., parle un peu de l'exposition puis le deuxième concert de John Grape commence. Encore une fois très bon concert (bien que sans basse), une version de "Fanny" tout en claquement de mains et toujours ces chansons quasi parfaites que sont "Love is'nt sure" ou "Pale Litle Girl" (oui je suis fan mais je ne le répèterais jamais assez, vous DEVEZ écouter ce groupe). Bière, cigarettes et le bar tombe en panne. je retourne donc dans la salle prévue pour le concert ou Kumisolo doit jouer et en attendant M. m'explique que le papier peint qui m'intrigue depuis le début de la soirée est appellé "toile de jouï" (pas sur de l'orthographe)et je médite la dessus en me disant que malgré ce qui pourrait ressembler à un rassemblement de lesbiennes autour d'un feu de camp l'ensemble n'est pas très porno tout de même. Kumisolo donc ou comment faire du faux Au Revoir Simone au tout début pour finir en karaoké party hardcore à Tokyo. Ce n'est pas très original mais on reste jusqu'au bout puis on se casse en évitant les tonnes de lapins sur la route.On s'arrête en route parce qu'on à faim (notez ici le plus longc Mac Drive de l'histoire de l'humanité) et on rentre finir les bières. Dernier jour, encore quelques trucs bizarres par dessus et fin.

Les auditeurs de France Culture vont être content


Je mets toujours des plombes à écrire des articles, c'est un fait. Si je tiens ce rythme tout le milieu de la musique pop aurait le temps de claquer avant que j'écrive une seule ligne. Cet article n'est cependant pas un article hommage à Michael Jackson puisque pour paraphraser un mec dont je ne me rappelle plus le nom: "Michael Jackson never meant shit to me" (bon là la paraphrase tombe légèrement à plat puisque le type parlait d'Elvis mais on s'en fout l'intention est la même). Je peux très bien concevoir que Michael Jackson est IMPORTANT (avec 104 millions d'albums vendus qui ne le serait pas en même temps ?) mais sa musique n'a jamais réussi à me toucher. Certes on trouve dans ses vidéos des chorégraphies assez... disons techniques,surprenantes voire virtuose et des blousons que je lui envie particulièrement mais ça ne suffit pas. De plus la mort de l'auteur du clip de zombies le plus moche de tous les temps en masque une autre à mes yeux bien plus importante: celle de Sky Saxon. Là encore je peux concevoir que la mort d'un vieux mec qui s'obstinait encore à 60 ans de prêcher la bonne parole psychédélique passe largement au dessus de la tête de 104 millions de personnes mais je m'en branle totalement puisque je n'ai jamais eu l'intention d'écrire pour les masses. BREF Sky Saxon fut le chanteur et membre fondateur des Seeds, groupe mythique de rock garage des années 60 et présent sur la non moins mythique compilation Nuggets. S'il n'a pas inventé le moonwalk Sky Saxon n'en est pas moins un personnage important. Sans The Seeds et cet hymne d'adolescent frustré qui les a fait connaitre ("Pushin Too Hard") pas de Stooges,pas de punk, bref pas d'évolution musicale et sans des groupes pareils on en serait encore à écouter les Trois Barbus (véridique: il s'agit d'un groupe vocal français que les auditeurs de France Culture jugent acceptables voire distrayants). Pour ses capes fantastiques et ses pas de danse révolutionnaires (oui je sais c'est intriguant, c'est pour cela qu'il faut voir cette vidéo) Sky Saxon mérite d'entrer dans la légende s'il n'y était pas déjà. Toute sa vie il est passé à coté du succès et il est mort aujourd'hui en héros underground, comme un antidote au matraquage médiatique autour de la mort du plus célèbre des frères Jackson.

mercredi 3 juin 2009

Je suis un gros branleur mais certains sont pires que moi




Je n'ai rien écrit ici depuis longtemps (il me semble en tout cas). Il faut dire que les dernières semaines ont été relativement chargées entre voyages à Paris pour rencontrer Iggy Pop (plus la dessus dans un prochain article) et devoirs à rendre pour la fac. Une fois achevés Céline, Racine et autres Leconte de Lisle j'ai pu prendre le temps de respirer cinq minutes, fumer de l'herbe et me demander si monter un buisness de grenouilles avec des drapeaux sur le dos proposait des débouchés financiers intéressants.

Jeffrey Lewis & The Junkyard: Em Are I / Rough Trade

J'ai eu aussi le temps entre tout ça d'écouter l'album de Jeffrey Lewis et de réfléchir un peu dessus. Je n'ai pas de théories particulières sur l'anti folk (et pourtant j'ai de nombreuses théories sur pas mal de sujets, vraiment) mais je sais juste que des mecs qui chantent "Je suis un mouton, c'est chouette et des fois je fais caca dans mes poils" sur deux accords ça me gonfle relativement vite. Suite à cette généralisation facile et volontairement provocatrice pour les fans d'anti folk qui tomberaient éventuellement sur cet article je peux exposer mon point de vue. Si j'aime l'album de Jeffrey Lewis c'est justement parce qu'il évite les clichés et les raccourcis faciles: l'anti folk c'est pas que les Moldy Peaches et je prends pour exemple la chanson "The Upside Down-Cross" de huit minutes en plein milieu du disque qui sonne selon moi comme un truc à moitié new wave (mais pas genre new wave chiant à la Editors/Interpol) à moitié punk (le son de guitare rappelle énormément Television). Évidement il y a aussi des chansons à la con comme "Good Old Pig, Gone To Avalon" mais il y a aussi des trucs tout simples et finalement assez touchants comme "To Be Objectified" ou "It's Not Impossible". La simplicité ça fait du bien des fois mais si ça vous fait chier vous pouvez toujours écouter le dernier Emeralds.

Jeffrey Lewis: If Life Exist/ It's Not Impossible

Comme je n'ai rien écrit depuis longtemps...

Emeralds: What Happened/ No Fun (2009)

Emeralds donc, un groupe sur lequel j'avoue ne pas savoir grand chose mais dont je possède tous les albums sur mon ordinateur. De plus j'ai tendance à avoir une confiance totale dans un label qui porte le nom d'une des plus grandes chansons du siècle dernier. Mieux que le dernier Sonic Youth et complètement instrumental "What Happened" est un disque difficile,exigeant en tout cas et à écouter aussi raide qu'un ministre de l'intérieur. L'ensemble est lent, on n y entend presque exclusivement des machines et le tout appelle l'écoute au casque (ne passez jamais ça en soirée, vos amis vont vous haïr ou juste vous trouvez "atrocement pas cool"). Dans mon esprit ce truc est la musique d'après la troisième guerre mondiale: pendant que vous ramassez péniblement les morceaux de votre corps éparpillées sur un rayon d'environ trois kilomètres ou que vous vomissez vos intestins (ça peut arriver: on ne sait JAMAIS ce qu'une explosion nucléaire peut provoquer dans votre organisme ) les robots font lentement leurs premiers pas sur le sol dévasté. Et en fin de compte tout ça est assez paisible, je ne sais pas si on peut parler de concept album pour un truc instrumental mais cet album y ressemble furieusement: la fin de l'humanité en 57,3 minutes. Suite à cette considération poético-politique je n'ai plus grand chose à dire de plus sinon que cet album va vous donner envie de bouffer des écrous rouillés agrémentés d'un grand verre d'huile de moteur pour faire passer. Si vous avez quelque soucis de digestion ensuite ce n'est plus mon problème.

Emeralds: Up In The Air