vendredi 4 juin 2010

Brèves explications*Hippies des temps modernes* kaléidoscope

Bien. Histoire de clarifier la situation je n'ai abandonné ce truc qui est censé former un ensemble cohérent 2.0 appelé "blog" mais c'est un euphémisme que de dire que le dernier mois et demi a été plutôt mouvementé. Pas forcément musicalement et rempli de trucs foireux, de déceptions, de retrouvailles avec des gens qui devraient rester plus longtemps et boire plus de Kaermeliet, d'échecs sentimentaux retentissants (qui a dit "comme d'hab" ?), d'angoisse dans tous les registres, de malaise au soleil et de pas mal d'autres trucs. Chance, il y a quand même eu des trucs acceptables et notamment le premier album de Tame Impala:

Tame Impalla - Innerspeaker. Hole in the Sky Recordings / Modular Recordings




Je n'aime pas les gens qui fument de l'herbe. J'ai toujours affirmé que la majorité de ces mecs étaient des connards. Me regarder rouler avec des yeux brillants et inquiets, me poser des questions comme « et elle est bonne ? Tu l'as chopé à combien le G ? J'aime bien ta veste. C'est cool la rue Kétanou quand même hein ? Qu'est ce que tu fous dans cette fête (question à laquelle j'ai toujours du mal à répondre puisque je me retrouve souvent dans des endroits où je strictement rien à faire, ramené par un ami et attiré par l'odeur de rhum et de pizzas) ? Tu t'appelles comment ? Ton signe astrologique c'est quoi ? Hé jpourrais tirer un peu dessus au fait? » n'est pas vraiment le genre de trucs qui me donnent envie de sociabiliser et de partager. De plus ce type de mec est du genre à ensuite se ruer sur l'ordinateur, qui ne passait jusque là que les habituelles daubes qui passent lors des fêtes, pour abreuver l'assistance de live de Tryo ou de Bob Marley. Le même type pourra ensuite venir discuter avec vous (une fois que quelqu'un aura eu le courage de le décoller de l'ordinateur) et vous parler, avec des yeux aussi rouge que le visage de Christine Bravo après deux heures à la foire des vins d'Alsace mais néanmoins le plus sérieusement du monde, de la guerre, de la faim dans le monde et de ses projets utopistes pour créer une communauté non violente vivant de manière écologique (comprendre: « au milieu de divers types de déjection animales et humaines et sans possibilité de maintenir une hygiène corporelle décente ») et égalitaire. Il est sur à 85% que ce mec finira expert comptable pour un grand groupe ou refilera des plans épargnes pourris à tout ce qui bouge mais en attendant cela il vous tiendra un discours atrocement long et chiant sur l'intérêt de manger bio et d'acheter des vêtements tibétains qui quoi que peu seyants sont chauds, confortables et équitables. Ce type, que tout le monde connait puisqu'il n'y quasiment aucune soirée où un spécimen du genre n'est pas présent, n'est qu'un des nombreux types de connards fumeurs de beuh. Je ne développerais pas plus, tout cela sera dans mon guide, « Comment reconnaitre un connard fumeur de beuh ? » à paraître dès que j'aurais trouvé un éditeur, mais sachez qu'ils sont nombreux.

Toujours est il que jamais un de ces mecs n'écoutera Tame Impala. Et c'est parfait puisque je déteste partager des caractéristiques avec cette part de la jeunesse. Les mecs de Tame Impala écrivent des chansons comme si les Beatles n'étaient jamais revenus d'Inde, explosés quelque part dans le cosmos entre Saturne et la troisième lune de Pluton. L'album me fait penser à une sorte d'immersion dans un kaléidoscope géant (de manière assez incroyable cette idée m'est venu alors que j'étais parfaitement sobre) façon visite guidé dans un intérieur vivement coloré (avec une lumière plutôt vive mais pas assez pour vous bruler la rétine) et animé de mouvements lents et gracieux. Les ambiances électroniques rappellent parfois Emeralds ce qui signifie sommairement que vous avez l'impression de vous balader au milieu d'une jungle réorganisé par le cerveau purement illogique d'un enfant et que des oiseaux électriques gueulent des trucs au dessus de votre tête. Curieusement ces cris semblent faire sens et la seule chose dont vous avez envie à présent est d'aller faire un calin à une plante verte (Ok bon je suis peut être LÉGÈREMENT stone). L'ensemble ressemble à du british beat classique (The Move, The Attack ou The Vip's) révisités par des singes géants du futur en combi plutôt fluo. Mais des singes HEUREUX puisqu'il se dégage du disque une étrange impression de sérénité peut être due à l'état de semi coma chimique dans lequel les mecs ont du le composer (les étiquettes « psyché » ou « stoner » ont toujours représenté pour moi une planque habile dissimulant une consommation de drogues que l'on pourrait qualifier de « débridée »). Et puis Tame Impala n'est pas un de ces groupes de branleur qui planquent derrière leur collection de pédales d'effets et un manque de maitrise technique ahurissant, il suffit d'écouter le morceau de sept minutes (« Runway Houses City Clouds ») pour s'en rendre compte: ces types savent très bien ce qu'il font et ils ne déconnent pas. Pour faire court: si le soleil ne vous à pas encore fait frire le cerveau façon bacon c'est ce que vous devriez écouter en méditant sur la division de la lumière lorsqu'elle traverse un prisme.

Tame Impala- Alter ego / Bold Arrow Of Time

1 commentaire:

  1. Une des grandes révélation de l'année ce groupe. Même si l'année n'est pas finie.

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