dimanche 1 novembre 2009

Pourquoi la Manche peut faire un tombeau acceptable

Comme je viens de récupérer le net on peut dire que je suis chaud. C'est donc remonté a bloc par peu de sommeil, du café et des restes de THC dans le sang que je voulais m'attaquer à la chronique du nouveau Heavy Trash (soit le side project de Jon Spencer et du mec de Speedball Baby) malheureusement je dois dire que le disque me laisse un peu froid. Je vois où les mecs veulent en venir mais je n'arrive pas à rentrer dans l'album. Pourtant il y a dans cet album de bonnes chansons ("Bumble Bee", "Isolation"), un instrumental chaud du slip ("Pimento", oui c'est un peu facile, en tout cas c'est ce que je me suis dit) et d'autres trucs acceptables. Mais ça ne prend pas. Ou pas avec moi en tout cas. Ça ne prend d'autant pas que j'ai redécouvert un artiste dont l'album m'obsède depuis maintenant plus de deux jours (et je veux dire par là que je dois en être a plus d'une dizaine d'écoute consécutives de l'album).



My Kappa Roots: The House Of St Colme Burnt Down / Fife Kills (2008)

My Kappa Roots a donc un peu compris tout ce qu'il fallait faire pour se retrouver sur ce blog: faire de longues chansons mélancoliques à la guitare avec une voix plutôt grave et endormie et des petits trucs expérimentaux au milieu. Signé sur l'excellent (mais pas foutu de faire un site internet actif) label anglo-irlandais Fife Kills (Rob St John, The Wee Rogue, Eagleowl, The Great Bear...) My Kappa Roots fait un peu penser à un Bill Callahan qui aurait fumé trop d'herbe (attention: ceci est une remarque POSITIVE) et serait subitement devenu irlandais. J'ai une théorie comme quoi l'Irlande va finir par sauver le folk (après il y a tout un développement sur la musique traditionnelle, la pluie, les grenouilles et les bières mais je suis trop lucide pour faire ça maintenant)et j'y crois de plus en plus. En plus d'être roux (ce qui n'est pas un avantage, tout le monde le sait)et d'avoir une descente plutôt impressionnante (ce qui est à la fois un avantage et un inconvénient) les irlandais semblent avoir un certain talent pour le folk (ATTENTION je ne parle pas ici du folk TRADITIONNEL irlandais qui se rapproche, à mon sens, plus d'un instrument de torture auditive qu'autre chose) qui se confirme au fur et à mesure qu'on découvre les albums de jeunes artistes. My Kappa Roots c'est un peu la juste combinaison de Smog (pour la voix) et Thee,Stranded Horse (pour le coté lent, jouant sur les silences de la musique). La majeure partie des chansons donnent envie de mourir noyé dans la Manche après s'être copieusement tronché la gueule à grand renfort de Guiness (oui c'est un cliché extrêmement galvaudé et j'en ai bien conscience) et j'aime ça. Les autres donnent envie de dormir paisiblement mais vous ne pouvez pas parce que vous êtes triste et c'est un sentiment presque agréable. L'album se finit presque joyeusement dans une évocation du festival de Dour qui donne finalement envie de se retrouver gelé par la pluie dans un ciré ridicule (ce qui est presque un pléonasme mais j'ai récemment découvert que certains cirés pouvaient être cools). Je dois ajouter à cela que le titre de l'album et la pochette me plaisent énormément mais cela ne constitue en aucun cas un argument valable pour défendre un groupe et j'en suis totalement conscient. Le mieux est toujours d'écouter finalement (et de ne pas m'accuser si vous déprimez après puisque je vous avais prévenu).

My Kappa Roots : Home-Coming / A Night Full Of Reverse Birds

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