samedi 16 janvier 2010

Bonnes adresses de bar à putes, Robert Hue sous acide et fanfare



Quand on fait une dissertation les premières lignes correspondent à ce qu'on appelle une accroche et je me suis toujours dit que c'était une pression énorme: il faut ,dès le début, choper le lecteur par les cheveux et ne pas le lâcher (sauf si ce dernier porte une perruque, c'est évident, dans ce cas il faut trouver un autre point d'ancrage)histoire de L'INTÉRESSER, de faire en sorte qu'il soit sensible aux conneries que l'on va invariablement débiter sur plusieurs pages. C'est une chance que je n'ai pas à faire une dissertation à chaque fois que je poste un article.

Sans transition aucune (je suis un dangereux malade: je ne respecte aucune convention de la langue française, regarde un peu comment j'écris tout ce qui me passe par la tête sans souci de cohérence aucun) le sujet sera, comme je l'ai annoncé dans l'article juste en dessous, le nouvel album d'Adam Green à la pochette très gigolo. Enfin gigolo moyen en fait, le Adam à surtout l'air un peu bourré (il a le regard légèrement hébété et brillant que donne le mauvais whisky en général mais peut être qu'il était juste un peu crevé, son chat venait de faire une fugue en emportant les Frosties ou je ne sais quoi) et se tient un peu comme un chimpanzé qui apprendrait à marcher. Reste que le coté noir et blanc ajouté au titre en rose fluo façon néon de bar à putes (cf "L'accroche Cœur" à Reims pour l'application pratique) donne un coté "ouhou monsieur vous voulez passer un peu de temps avec moi ?" indéniable à l'ensemble. Tout cela est évidement futile puisque tout le monde s'était sans doute déjà fait la remarque. L'important donc, comme pour tous les albums en fait, c'est les chansons. Alors oui il y a des chansons, il y en a même 14 et elles durent toutes moins de trois minutes. Là on peut se dire "oh tu as vu Adam Green à fait un album avec 14 chansons qui durent toutes moins de trois minutes" ou alors "putain mais où ce con essaye d'en venir ? Je comprends rien à son article de merde, faites moi pendre cette salope lubrique mais distrayante par les orteils et peignez lui la tête en bleu après lui avoir pissé dessus". (dans le premier cas je répondrais que c'est bien vous suivez pas mal et c'est tout à votre honneur). 14 chansons courtes donc qui rappellent le premier album (pour le coté lo fi) mais en mieux écrit et en plus cohérent (pour le coté "c'est mon sixième album je commence à comprendre comment ça se passe"). Cohérent même si ça part un peu dans tous les sens quand même (" Oh Shucks": un truc punk bizarrement foutu un peu comme les Libertines de "Arbeit Macht Frei" / "Lockout": du faux funk avec trompettes mariachi, oui dit comme ça c'est aussi terrifiant que Robert Hue sous acide mais Adam parvient à sauver le truc avec classe). On passe d'un registre à l'autre sans soucis et tout tient miraculeusement debout un peu comme un château de cartes fait par un enfant autiste. On pense ici beaucoup à Jonathan Richman (et c'est un compliment) mais avec un coté un peu plus bancal façon "ouais bah j'étais bourré hier et on a fait ça avec des potes, faut que je repose les voix parce qu'à un moment on m'entends dégueuler dans une poubelle". Et puis il y a toujours ces petits moment de grâce qui ne tiennent pas à grand chose mais qu'on retrouve partout dans la discographie du mec, l'illustration en deux chansons ci dessous.

Adam Green: Cigarettes Burns Forever / Boss Inside

ps: oui il est bien question de fanfare dans le titre mais c'était juste pour appâter le client.

5 commentaires:

  1. On en conviendra quand même : ce disque est autrement mieux foutu que Jacket Full Of Danger.
    D'ailleurs je pouce les deux chansons que tu as mises en lien. C'est peut être mes préférées de l'album.

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  2. Je ne relèverais pas la provocation. Ou alors pour y répondre par un autre sujet qui fâche: tu postes quand toi ? hahaha

    c'est mes deux préférées sans hésitation et même "Boss Inside" devant je dirais

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  3. Ouais c'est super cool quand il arrête de se prendre pour Sinatra et qu'il revient à de la comptine insolente.
    Il lui a fallu deux albums plutôt ratés pour le comprendre.

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  4. J'ai envie de dire je suis pas d'accord. Jacket Full Of Danger (je dirais rien sur Sixes & Seven par contre...) est un BON album, avec certes des ratés, des trucs dispensables tout ça tout ça mais il cherche un moyen d'exploiter le potentiel (assez monstrueux) qu'il a et ça peut pas marcher à tous les coups mais ya des trucs plus que sauvables quand même ("Drugs", "Hairy Women","Nat King Cole"...)

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  5. Ouais "Nat King Cole" est géante. Mais c'est tout...
    De toute façon mon préféré ça reste Gemstones et c'est comme ça que j'aime Green. Désinvolte et vulgaire.

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