dimanche 29 mars 2009

Une chaise sur une pochette de disque peut vous donner envie de vous bruler la cervelle au pistolet laser.


Bill Callahan - I Wish We Were An Eagle (Drag city)

Je fais partie de ces gens qui lorsqu'ils sont tristes(en général l'histoire inclut une ex ou mes parents voire les deux) s'enfoncent encore plus en se passant en boucle les chansons les plus déprimantes qui puissent exister, j'ai même dans ma bibliothèque iTunes une liste de lecture prévue spécialement à cet effet et qui dure tout de même six heures (et je suis tout à fait conscient du ridicule de cette situation). Cette playlist comprend presque l'intégralité de la discographie de Smog. Et ce n'est pas un hasard. Dans le top dix des musiciens les plus déprimés (et donc déprimants) qui existent Bill Callahan pourrait ,avec Bill Fay et Jackson C. Frank, prétendre au podium: le type parfait à inviter en soirée en somme. Ses chansons parlent de danseuses de diamant, de rupture,d'ex qui se marient, de mort,d'amis qui disparaissent,d'enterrement,de mensonge, de rupture,du fait de s'habiller sexy pour un enterrement, de filles qui mentent, ou encore du fait d'être seul et d'y trouver finalement du plaisir. Ajoutez à ces thèmes joyeusement bucoliques une voix grave des plus triste (sans savoir pourquoi j'ai toujours eu tendance à considérer les voix graves comme tragiques) une musique épurée parfois à l'extrême et je promet de vous filer un scooter si vous parvenez à écouter l'intégrale de l'œuvre sans vous cramer délibérément la cervelle.
Passant de la lo-fi la plus extrême et parfois à la limite de l'écoutable ("Sewn To The Sky"), à l'electro pop pour auditeurs sous Valium ("Wild Love") la carrière de Callahan est un hymne à la déprime perpétuelle constellé de chefs d'œuvre ("Stuck In The Mud" "Batyshpere" "Rock Bottom Riser" "Diamond Dancer" "Too many birds"...).
En soit un nouvel album de Bill Callahan est une bonne raison de continuer à vivre, pour preuve deux chefs d'œuvre extraits du dernier album sonnant d'ailleurs plus Lambchop que jamais.

Bill Callahan: Eid Ma Clack Shaw/Too Many Birds

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