vendredi 3 avril 2009

Jesus died for somebody's sins but not mine (tu m'étonnes)

Que les choses soient bien claires: je hais les témoins de Jéhovah,les mormons ou les messages de type "JÉSUS REVIENT (attention à ton cul vil pécheur)" de toute sortes. Cependant il me faut concéder une chose: Jésus est bien redescendu sur Terre, il a même sorti deux albums: l'un en 1970 et l'autre en 1971 sur le label Deram (label ayant sorti les premiers albums de Bowie, The Move, Egg ou encore.. Whistling Jack Smith comme quoi ce blog est plus cohérent qu'il n'y parait)et a disparu de la circulation ensuite (mis à part une apparition exceptionnelle sur scène avec Wilco en 2007). Le premier de ces deux albums sobrement intitulé "Bill Fay" et présente le musicien en train de fumer une clope debout sur un lac sans se soucier (apparemment)des lois élémentaires de la physique, de la poussée d'Archimède ou ce genre de conneries. L'album s'ouvre sur le titre "Garden Song" qui n'a en soit rien de mystique, Fay parle juste de se planter dans le jardin entre les poireaux et les pommes de terre quoi que cela puisse signifier. L'album sonne comme les albums Immediate (label dont je ne cesserais jamais de répéter qu'il est l'un des meilleurs qui ai jamais existé) avec des cordes,des cuivres et du clavecin. cependant "Bill Fay" est plus qu'un excellent album de pop élisabéthaine façon Billy Nichols ("Billy Nichols") ou Del Shannon ("Home and Away"): derrière la luxuriance des arrangements on sent clairement que le types est perturbé puisqu'on y parle des poulets riants dans des poubelles noires ( "We have laid here"), de soleil qui disparait ("The Sun is borded") ou de rivières empoisonnées ("Methane River")... A l'évidence il y a donc un problème et l'album suivant confirme cette impression. La pochette présente tout d'abord un homme méconnaissable: un mélange raté de Jim Morisson période L.A Woman et du clochard typique que l'on trouve au coin de la rue. cette fois ci la première chanson de l'album est hautement symbolique puisqu'il s'intitule "Omega Day" (l'alpha et l'oméga ce genre de conneries si vous n'avez pas saisi). On parle ici du retour du Christ ("Till The Christ Come Back") mais en attendant de revenir celui ci doit mourir (et logiquement ressusciter) et cela semble être le thème principal de "Time Of The Last Persecution" (le titre me semble équivoque). L'orchestration est sobre (piano,guitare et batterie) et l'ensemble est bien plus violent (les démos de l'album sonnent comme du "Raw Power" trois ans avant). On ignore ce qui est arrivé à Bill Fay entre l'enregistrement de ces deux disques mais le second semble nous présenter un homme un train de se vider lentement de son sang dans le caniveau. Tout au long des 39 minutes et 20 secondes qui composent le disque on sent littéralement l'homme chuter et c'est assez sublime. La logique peut paraitre tordue je l'admet mais j'ai tendance à assimiler les chansons tristes à la beauté la plus pure. Cependant j'aime cet album passionnément et je suis sur que ce n'est pas du au fait que lorsque je l'écoute j'ai l'impression d'entendre un type souffrir atrocement: il y a quelque chose de profondément touchant derrière,quelque chose qui touche tout le monde (du moins je le pense). De plus Bill Fay n'est pas mort et c'est parfait ainsi.

Bill Fay: The Sun Is Bored ("Bill Fay" 1970)
Laughing Man ("Time Of The Last Persecution" 1971)



Bealdo

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire